Top chrono ! 30 minutes – 14 minutes – 12 minutes – 5 minutes… Le temps d’accès à un centre d’accueil de la police ou de la gendarmerie nationales varie selon deux facteurs : la distribution spatiale de ces équipements et de la densité du réseau routier. Le 22 juin dernier, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a analysé le phénomène et conclut que « 95% de la population vit à moins de 14 minutes d’un lieu d’accueil par la route depuis leur domicile ».
Une distribution spatiale hétérogène
En 2022, en France métropolitaine, plus de 2800 brigades de gendarmerie et 700 commissariats de police sont accessibles sur l’ensemble du territoire. Ces lieux d’accueil sont répartis de manière hétérogène. Historiquement, la gendarmerie exerce principalement ses missions dans les espaces ruraux et périurbains, alors que la police nationale est chargée de la sécurité publique des territoires urbains.
Seulement, 600 communes comptent au moins un commissariat de police et 2803 autres recensent au moins une brigade de gendarmerie.
Cette carte a été réalisée par les services statistiques du ministère de la sécurité intérieure.
Des temps de trajet différents selon les typologies communales
Conséquence de cette disparité territoriale ? Le temps d’accès à ces lieux d’accueil. Ce phénomène est plus ou moins important selon la typologie communale habitée. Par exemple, le temps de trajet de la moitié des habitants des communes rurales à l’habitat très dispersé vit à plus de 12 minutes d’un commissariat de police ou d’une brigade de gendarmerie. Ce temps de trajet est réduit par deux pour la moitié des habitants des petites villes (5min. 42 sec.) et par trois pour les grands centres urbains (4min. 39sec).
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De manière générale, le ministère chiffre, en 2022 : 95% de la population vivants à moins de 14 minutes d’une structure d’accueil, 50% à moins de 5 minutes et 1% à plus de 18 minutes. A l’échelle régionale, en 2022, 12,4% des habitants de la Corse résident à plus de 14 minutes en voiture d’un commissariat de police ou d’une brigade de gendarmerie. En Nouvelle-Aquitaine, ce taux s’élève à 8,3%, alors que seulement 0,2% des habitants en Ile-de-France et 1,8% des Hauts-de-France doivent parcourir ce temps de trajet.
Des « zones blanches » au-delà de la demi-heure
Les îles bretonnes, les zones montagneuses escarpées (Alpes, Pyrénées, Corse, Massif central), la forêt landaise, les étangs de Camargue, le massif de la Saine-Beaule ou encore des marais et des vignobles du Médoc… L’analyse du service statistique du ministère ne manque pas d’exemples pour qualifier ses « zones blanches », où l’accès à un centre d’accueil approche ou dépasse les 30 minutes. Plusieurs raisons sont avancées par le document. Du côté des îles de l’ouest, la distance avec le continent serait responsable, ainsi « en l’absence de pont et lorsqu’aucun poste permanent ou provisoire n’y est implanté, un passage par voie marine est nécessaire ». Pour les parcs naturels ou régionaux, c’est leur aspect « espaces protégés » qui compliquerait l’aménagement d’un réseau routier, d’habitations ou d’équipements.
Cette carte a été réalisée par les services statistiques du ministère de la sécurité intérieure.
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