Ils ont 3 ans et n’ont pas acquis le langage. Ils ne réagissent pas à leur prénom, sont incapables d’inventer des jeux, peinent dans la motricité fine et globale… Un tableau clinique alarmant que dressent de nombreux professionnels de santé depuis l’apparition des tablettes et la généralisation des smartphones dans les foyers. Daniel Marcelli, président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, évoque un trouble neurodéveloppemental nouveau : celui de l’exposition précoce et excessive aux écrans. Des déséquilibres qui disparaissent lorsque les parents retirent les écrans suffisamment tôt.
Anne-Lise Ducanda est l’une des premières à avoir lancé l’alerte, en mars 2017. A l’époque, elle exerce au service de la PMI de l’Essonne. En tant que femme médecin scolaire en maternelle, elle rencontre « des enfants présentant des troubles du comportement ou des retards de développement de plus en plus graves qui, dans neuf cas sur dix, sont exposés plus de quatre heures par jour aux écrans », détaille-elle. Aujourd’hui très active au sein du collectif « Surexposition aux écrans », elle réclame des pouvoirs publics sensibilisation et formation massives. En attendant que l’Etat s’engage sur la question (lire ci-dessous), nombreuses sont les communes à vouloir informer. Angers (153 000 hab.) est la première à avoir mené une campagne de prévention d’envergure. « Nos agents sont en difficulté, voire en souffrance ! Les directrices de crèche se retrouvent face à des enfants agités ou agressifs, de même que nos personnels dans les écoles », témoigne Caroline Fel, élue chargée de l’enfance et de la famille. L’adjointe crée donc en 2017 un groupe de travail baptisé « écrans » avec des parents et tous les acteurs de l’enfance et de l’éducation du territoire.
« 0-3 ans, zéro écran ».
« Si tous les professionnels s’accordaient sur le problème, les parents, eux, ne mesuraient pas l’impact sur le développement de leurs enfants. Il fallait donc les informer. Pour une ville, la voie de l’affichage s’imposait », explique-t-elle.
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