En tant que managers du « bloc local », en prise directe avec nos concitoyens, nous mesurons chaque jour combien nos repères territoriaux sont bousculés par l’évolution des mobilités, des usages et des pratiques du service public, des modes de consommation et d’habiter et ce, aussi bien dans les grandes agglomérations que dans les territoires périurbains ou ruraux. C’est à nous, DG de commune et d’intercommunalité, que revient la charge d’organiser, sous l’impulsion de nos élus, la réponse de l’action publique à ces mutations sociétales, en mobilisant notre expertise et notre capacité managériale.
Le SNDGCT et l’ADGCF ont donc une grande responsabilité : accompagner la nouvelle génération de dirigeants territoriaux qui arrivera en poste au printemps 2020 et l’aider à définir de nouveaux modèles et cadres d’action pour faire face à des enjeux qui transcendent largement l’action publique locale – le changement climatique, mais aussi la lutte contre les inégalités, voire l’usage du numérique, qui suscitent de nouvelles attentes chez l’habitant et questionnent la pérennité de certains métiers « traditionnels » des collectivités territoriales… A l’aune de ce constat, nous avons jugé que le moment était venu pour nos deux associations de franchir une nouvelle étape dans leur collaboration.
Mobiliser les DG du bloc local
D’un côté, le SNDGCT, qui s’attache traditionnellement à faire bouger les lignes en matière de décentralisation et de cadre statutaire. De l’autre l’ADGCF, qui s’inscrit dans un rôle d’agitateur d’idées et tend régulièrement à faire sortir le petit monde des collectivités de son conservatisme. Deux organisations – dont la complémentarité est évidente, comme en témoigne le nombre de nos adhérents communs – qui ont le même ADN, celui du bloc local, et une même ambition, la recherche continuelle de l’amélioration de la qualité du service public local. Bien sûr, le SNDGCT et l’ADGCF entendent conserver leur identité et leur autonomie, mais l’objectif est clair et assumé : au-delà des études et des colloques que nos instances nationales et régionales décideront de mener conjointement, cette « alliance » doit nous permettre d’accroître notre « puissance de tir » et nous positionner à la hauteur des enjeux managériaux et territoriaux du XXIe siècle, tout en nous préservant des postures corporatistes et des guerres d’« ego » qui ont jusqu’à présent empêché l’émergence d’un réseau de professionnels des territoires réellement collégial, actif et efficace.
A nos yeux, le jeu en vaut la chandelle. Il ne s’agit ni plus ni moins que de mobiliser les DG du bloc local autour d’un projet réellement civique, celui de réinventer une sphère publique qui ne soit pas son propre projet mais qui vise à établir un « nouveau contrat social et environnemental ».
Le projet de loi « 3D » (décentralisation, différenciation, déconcentration), qui doit faire la part belle aux dynamiques d’expérimentation et d’innovation, sera l’occasion d’établir des propositions communes à nos deux organisations en ayant comme garde-fou le respect absolu de l’intérêt général et en appréhendant la décentralisation comme un processus politique permanent et itératif, surtout pas comme un état stable et achevé.
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