Il était le conseiller social de Nicole Belloubet depuis près de deux ans. Depuis le 1er septembre, Albin Heuman a quitté le cabinet ministériel pour diriger l’Agence nationale du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes placées sous-main de justice.
Pièce maîtresse de la réforme de la justice portée par la garde des Sceaux, l’Agence nationale du TIG a pour objectif de développer cette mesure alternative à la prison, en lieu et place des courtes peines de prison. Dans un entretien à la Gazette, Albin Heuman revient sur ce dispositif qui fait des collectivités un acteur essentiel.
L’Agence nationale du TIG déploie depuis septembre dernier des référents territoriaux au sein des juridictions afin de développer l’offre des postes proposés. Où en est-on ?
A ce jour, 35 référents territoriaux ont été recrutés, formés et déployés. Ils seront 61 d’ici à la fin du premier semestre 2020. Ils ont pour mission de stimuler et de diversifier l’offre des postes de TIG proposés. 18 000 postes de travail d’intérêt général (TIG) étaient proposés sur l’ensemble du territoire français fin 2018. Nous nous sommes fixés un objectif de 30 000 postes en 2022. En seulement dix mois, la situation s’est déjà améliorée. Nous proposons actuellement 20 000 postes de TIG.
Où en est la plateforme numérique qui doit permettre de recenser et de localiser en temps réel les offres de TIG ?
Elle sera opérationnelle le 15 novembre sur les quatre sites pilote : Dijon, Mâcon, Lille et Béthune. Elle sera ensuite déployée sur l’ensemble des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) le 1er décembre ; à l’ensemble des magistrats et avocats le 1er février 2020 et à tous les organismes d’accueil – et notamment les collectivités, le 15 février 2020. Elle proposera dans un premier temps un service de géolocalisation des postes TIG. Des outils de prospection et de suivi des mesures seront mis en place dans un second temps, courant 2020. Enfin, à terme, il sera possible de s’habiliter et de suivre des modules de formation en ligne. Ce sera un vrai plus pour tous les acteurs du TIG, et tout particulièrement pour les collectivités.
Quelle implication des collectivités justement attendez-vous ?
Ce sont des acteurs clés. Les collectivités sont à même de proposer de nombreux postes de TIG. Le TIG a avant tout vocation à prévenir la récidive. Or, quoi de mieux qu’un travail au sein d’une collectivité pour donner du sens à la peine ? Le TIG a également vocation à favoriser l’insertion professionnelle, notamment via la formation. Là aussi, les collectivités sont pour nous des partenaires essentiels. Enfin, nous entendons développer les TIG collectifs : pour rénover un stade, débroussailler une forêt, etc. Et, là également, les collectivités sont au cœur du dispositif.
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