Il ne quitte pas son téléphone portable. Notamment l’application Google Translate. Elle lui vient en aide quand il ne trouve pas l’équivalent en français de ce qu’il souhaiterait dire en arabe. « Je comprends tout très bien mais, parfois, je cherche mes mots. Cela ne m’empêche pas d’avancer, de travailler, de donner de moi-même », explique ce jeune homme de 29 ans qui dirige aujourd’hui une équipe de quatre personnes au sein de la ville de Sevran (50 600 hab., Seine-Saint-Denis) en tant que directeur du développement durable.
Printemps arabe
Laith Alabdullah vient d’une famille d’intellectuels syriens. Son père est encore aujourd’hui directeur de la faculté de l’éducation à Damas et sa mère, artiste peintre. Il est né à Moscou en 1990, ce qui ne relève pas forcément du hasard : beaucoup de Syriens partaient passer leur doctorat chez le « grand frère » russe. Rentré à Damas au bout de trois ans, Laith Alabdullah vit une enfance heureuse. « A l’époque, mon pays était le quatrième le plus sûr du monde ! » croit-il savoir. Après son bac scientifique, il choisit l’architecture. « Cela correspondait parfaitement à mes envies car j’aimais les arts et les sciences. » Il entame ses études en 2008 à l’université de Damas et apprend à matérialiser ses idées en dessins, à conjuguer créativité, technique et calculs. Puis, en 2011, le mouvement du Printemps arabe en faveur de la démocratie est réprimé dans le sang par le président Bachar el-Assad, inaugurant une longue guerre civile qui se déploie contre les forces rebelles pro-démocratiques et contre l’Etat islamique, faisant des centaines de milliers de morts. « Je ne veux surtout pas parler de politique, je n’ai
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