La reconnaissance est sans doute le besoin le plus partagé dans le secteur privé comme dans le secteur public, des postes d’exécution jusqu’au sommet de la hiérarchie. Il est pourtant très mal satisfait. Le baromètre 2017 du bien-être au travail confirme cette tendance. Le critère de la rémunération, la technique la plus basique de reconnaissance, apparaît cette année au premier plan, désormais citée comme le principal élément d’épanouissement professionnel, particulièrement pour les agents de catégorie C.
« Cette irruption de la question de la rémunération dans le baromètre cette année est peut-être liée au gel du point d’indice et aux incertitudes concernant la compensation de la hausse de la CSG au moment de la passation du questionnaire », avance Pascale Fréry.
Les autres dimensions de la reconnaissance ne semblent pas davantage valorisées. Le « fonctionnaire bashing » qui a déferlé au cours des dernières campagnes électorales semble fortement affecter les agents territoriaux. Moins de la moitié des personnes interrogées estiment jouir d’une reconnaissance sociale liée à leur métier. Les catégories C sont particulièrement concernées (41 %), ainsi que les B (48 %). Jusqu’ici relativement préservée, les cadres accusent également le coup : seuls 51 % d’entre eux se satisfont de la reconnaissance sociale liée à leur métier, un chiffre en baisse de 4 points depuis l’année dernière.
La reconnaissance des usagers est également loin d’être acquise. Seuls 57 % des cadres de catégorie A sont satisfaits de l’image que leur renvoient les usagers – un chiffre en baisse de 4 points par rapport à 2016. A noter que les chiffres connaissent une forte progression pour les agents de catégorie C plus proches du terrain (+11 points), sans dépasser les deux tiers des agents interrogés. Quant aux B, ils sont moins de 70 % à apprécier le retour des usagers.
Défaut de reconnaissance interne
Plus grave peut-être, la reconnaissance par la hiérarchie satisfait seulement 41 % des agents territoriaux – les cadres de catégorie A et B affichant même un recul de 4 points par rapport à l’année dernière – et la reconnaissance de la part des élus n’est revendiquée que par 25 % des personnes interrogées. Un constat qui devrait appeler les collectivités territoriales à changer leurs pratiques.
« À Grenoble, nous avons été interpellés sur ce sujet par les organisations syndicales, ce qui nous a conduit à mettre en place un groupe de travail sur la reconnaissance. Il a par exemple été décidé de laisser une trace du passage des agents dans l’institution lors de leur départ en retraite, de formaliser l’accueil des collaborateurs à leur retour d’arrêt maladie ou encore de rappeler qu’il est important de dire bonjour le matin à ses équipes », commente Pascale Fréry.
Seul source d’encouragement : la reconnaissance par les pairs est, elle, en progression de 10 points en un an, revendiquée par 69 % des agents interrogés (+4 points pour les catégories A et +8 points pour les catégories B).
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Baromètre 2017 « La Gazette » - MNT : « Alerte sur le bien-être au travail »
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