« On atteint les limites de la RGPP, il n’existe plus d’outils cohérents pour intervenir dans des crises de ce type-là ! dénonce Loïc Cauret, le maire (PS) de Lamballe. Nous avons pris la décision d’ouvrir des centres d’hébergement d’urgence à Lamballe car il n’y avait rien. On ne l’aurait pas fait, c’était pareil! »
Trois centres d’hébergement d’urgence ont été réquisitionnés :
- les locaux des Restaurants du Cœur,
- la salle polyvalente,
- une école maternelle.
De la nourriture et des boissons chaudes ont été servis aux « naufragés de la N12 » en puisant dans les stocks des Restaurants du Cœur et grâce aux supermarchés de la localité qui ont ouvert leur magasin pendant la nuit.
Outre les pompiers et les gendarmes, cette opération a mobilisé une trentaine d’agents municipaux, tous les élus de la commune et de nombreux bénévoles.
Les services de l’Etat disparaissent et on nous demande de prendre la place!
«Nous estimions que la sécurité civile nous mettait nous, la police du maire en situation de faire quelque chose pour les gens bloqués sur la quatre-voies, poursuit M. Cauret. On se décharge sur les collectivités locales pour prendre la responsabilité des actions! La préfecture nous a dit: ‘Faites ce que vous pouvez.’ Les services de l’Etat disparaissent et on nous demande de prendre la place! Nous ne pouvons pas! Je ne demande pas des comptes, mais il faudra faire un bilan. La politique gouvernementale nous conduit à des situations très tendues et dangereuses. »
Alors que ces automobilistes étaient bloqués sur la RN12, mercredi, le préfet des Côtes-d’Armor prenait plusieurs arrêtés interdisant la circulation des véhicules légers au niveau de Lamballe jusqu’au lendemain matin; interdisant la circulation des poids lourds sur l’ensemble du département et commandant la fermeture des établissements scolaires jeudi 2, puis vendredi 3 décembre.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Lamballe a, de nouveau, servi un dîner à une cinquantaine de chauffeurs routiers stationnés aux abords de la RN12 et hébergé une dizaine d’entre eux.
A Saint-Brieuc, la ville et la Croix Rouge ont accueilli une trentaine de personnes, mercredi et jeudi, dans une salle municipale.
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