L’Assemblée nationale a adopté en 1 ère lecture le projet de réforme des retraites le 15 septembre 2010. Les syndicats ont rassemblé aujourd’hui des milliers de manifestants pour protester une nouvelle fois contre les mesures de la réformes des retraites, alors que le gouvernement refuse de faire des concessions sur le recul de l’âge légal de départ à la retraite, repoussé à 62 ans, et sur le report de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans.
Etat des lieux du mouvement
Selon les chiffres définitifs de la CFDT, 3 millions de personnes en France sont descendues dans la rue pour protester contre le projet de loi, 997 000 d’après le ministère de l’Intérieur.
Il y en avait eu 1 120 000 le 7 septembre dernier.
A Paris, 300000 personnes étaient présentes au départ du cortège, a indiqué la CGT, 30 000 de plus que le 7 septembre, tandis que l’estimation de la préfecture fait état de 40 000 participants.
Entre 37 000 personnes, selon la police, et 120 000, selon la CGT, se sont rassemblées à Bordeaux, entre 22 000 (police) et 220 000 (syndicats) à Marseille, de 18 000 (police) à 36 000 (syndicats) à Lyon, entre 25 000 (police) et 120 000 (syndicats) à Toulouse, et de 18 000 (police) à 60 000 (syndicats) à Montpellier.
Quelque 19,77% des agents de la Fonction publique d’Etat, dont les enseignants, 15,04% des agents territoriaux et 12,14% des hospitaliers étaient en grève à la mi-journée, selon le ministère de la Fonction publique, des chiffres en recul par rapport au 7 septembre.
Interprétations des chiffres
Enjeu de cette journée, l’analyse des chiffres de la mobilisation donne lieu, selon les syndicats, ou selon le gouvernement, à des interprétations contradictoires. Chacun voit midi à sa porte.
La journée de mobilisation est, pour les syndicats, « égale si ce n’est plus importante », que celle du 7 septembre (FSU). Pour Bernard Thibault, leader de la CGT, ce rassemblement est « dans les mêmes eaux » que la manifestation précédente. De son côté, Solidaires affirme que cette journée est « plus importante en termes de manifestations ».
Le nombre de manifestants le 23 septembre en France (3 millions) aurait dépassé ceux de 1995 et 2003 (2,2 et 2 millions) et égalé le pic de 2009 mais aussi le pic de la mobilisation contre le CPE en 2006 (3 millions), selon une comparaison avec les chiffres de la CGT.
En revanche, la présidence de la République note « une baisse sensible » du nombre de grévistes. »En première analyse, cela signifie que soit les Français considèrent que tout cela est déjà derrière eux, soit qu’ils adhérent davantage [au projet de réforme des retraites], soit les deux », analyse l’Elysée.
« 110 rassemblements et un peu moins de 410 000 manifestants (contre 114 rassemblements et 450 000 manifestants le 07/09) », évoque le ministère de l’Intérieur.
De source gouvernementale, on indique également que les syndicats, qui se réuniront le 24 septembre, devraient à nouveau organiser « une ou plusieurs journées nationales d’action ». « Mais ce n’est pas simple pour eux si le taux des grévistes baisse à chaque fois », glisse la même source.
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