Le 1er avril s’engage la concertation avec les syndicats promise par l’administration de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Le calendrier a été fixé lors du comité technique du 24 mars. Parmi les points sensibles abordés : les déplacements des agents des sites de Toulouse et de Montpellier, dans la deuxième plus grande région de métropole par sa superficie (72 700 km2). Autre question épineuse : l’uniformisation des conditions de vie et de travail. « Les différences entre les deux anciennes régions sont très importantes concernant les régimes indemnitaires et les temps de travail », souligne Thierry Vernière, secrétaire général d’UNSA-territoriaux de la collectivité.
Harmonisation par le haut
Le principe d’une « harmonisation par le haut » ayant été confirmé par Carole Delga, présidente de la région, après son élection, les syndicats pointent les catégories et les sites où les disparités sont importantes. En première ligne, les agents régionaux des lycées. « En Midi-Pyrénées, ils touchent une indemnité d’administration et de technicité (IAT) de coefficient 6,5, tandis qu’en Languedoc-Roussillon elle est de coefficient 3. Le complément qui est versé à ces derniers via l’action sociale est plus important qu’en Midi-Pyrénées, mais cela ne compense qu’en partie l’écart », révèle Patrick Auzende, représentant syndical CGT.
« La différence pourrait représenter environ 1 000 euros par agent et par an », précise Alain Millone, secrétaire adjoint de la section CFDT de la collectivité régionale. Soit « un enjeu de quelques millions d’euros » pour combler les disparités, selon la CGT. Celle-ci milite pour que cette question soit résolue d’ici à la fin de l’année, alors que, d’après une autre source, elle pourrait ne pas être négociée avant l’automne prochain.
Nouvel organigramme
Parallèlement à ces négociations, la direction générale des services pilote la mise en place du nouvel organigramme. Un principe est acquis : pas de mobilité forcée. En revanche, les mobilités fonctionnelles vont se multiplier et cela ne va pas sans susciter des inquiétudes. Concernant la nomination des directeurs généraux adjoints (DGA), entérinée par le comité technique du 24 mars, la CGT pointe que « les transports, ainsi que la formation professionnelle, les lycées, le sport et la jeunesse, soit environ 80 % du budget régional, sont confiés à deux cadres de Montpellier ». Cependant, tous les DGA seront « bi-sites ». Chacun aura deux bureaux, l’un à Montpellier, l’autre à Toulouse, et devra partager son temps entre les deux.
Ils ont désormais pour mission de modifier l’organigramme au sein de chaque direction. Un sujet nettement plus complexe, les sièges des anciennes collectivités ayant appliqué des schémas très différents. « Il faut commencer par uniformiser les fonctions, plaide Thierry Vernière. A Toulouse, il y a des directeurs, des directeurs adjoints, des chefs de service et leurs adjoints, ainsi que des chefs de bureau. A Montpellier, seulement des directeurs et des chefs de service. » Une partie d’entre eux s’inquiètent des changements inévitables. « Le climat de travail est détérioré, avec des situations de stress, d’incertitude, de souffrance », souligne Patrick Auzende. Les syndicats demandent un accompagnement RH individualisé et des formations en cas de mobilité fonctionnelle.
Prochaine étape : l’organisation « transitoire » sera présentée en comité technique, puis en plénière en juin 2016. Transitoire, parce qu’elle pourrait encore être ajustée au cours des mois suivants.
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