Six ans après le drame, le procès des neuf malfaiteurs à l’origine de la mort d’Aurélie Fouquet va s’ouvrir le 1er mars à la cour d’assises de Paris. Un procès fleuve de 33 jours qui devrait durer jusqu’au 15 avril en présence de 20 parties civiles, 103 témoins et 25 experts.
Box des accusés – Trois hommes sont accusés du meurtre d’Aurélie Fouquet: Daouda Baba, Rabia Hideur et Olivier Tracoulat. Celui-ci, blessé lors de la fusillade qui a coûté la vie à la jeune policière, sera jugé en son absence. Tous risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, pour certains des récidivistes, sont jugés pour une longue liste de crimes et délits, allant de l’association de malfaiteurs à la détention illégale d’armes. Parmi eux, le braqueur médiatique, Redoine Faïd, qui sera jugé pour « tentative de vol en bande organisée avec usage ou menace d’armes en état de récidive ».
Une fusillade mortelle – Les faits remontent au matin du 20 mai 2010. A Créteil, des policiers repèrent deux trous -des impacts de balle selon eux- dans la carosserie d’un utilitaire arrêté à un feu. Dans le véhicule, plusieurs hommes armés en route pour aller braquer un fourgon de transport de fonds. Le commando démarre en trombe, marquant le début d’une fuite effrénée sur l’A4, au cours de laquelle les malfaiteurs cagoulés, gantés et en treillis, incendieront leur véhicule, et en braqueront plusieurs autres pour parvenir finalement à disparaître. Pour échapper à la police, le commando n’hésite pas à ouvrir plusieurs fois le feu, faisant plusieurs blessés. A Villiers-sur-Marne, les malfaiteurs se retrouvent face à un véhicule de police municipale. Ils déclenchent une vingtaine de tirs qui atteint la voiture. Les deux agents à bord, armés, ripostent mais sont blessés : Thierry Moreau au thorax, et Aurélie Fouquet à la tête. La jeune femme de 26 ans, mère d’un enfant en bas âge, décédera quelques heures plus tard. Les malfaiteurs braquent un troisième véhicule et s’enfuient.
Onde de choc – Le meurtre d’Aurélie Fouquet connut alors un grand retentissement politique et professionnel. Le président Nicolas Sarkozy assista aux obsèques. Ebranlés par le drame, plus de 2.000 policiers municipaux venus de tout le pays assistèrent dans un silence religieux à la cérémonie, qui attira également des centaines de badauds. Dans les jours qui suivirent, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, réunit les représentants syndicats pour entendre leurs préoccupations et relancer des discussions. Au programme déjà : l’armement des agents, leurs protections et le volet social.
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