Agglopolys, la communauté d’agglomération de Blois a décidé de pousser un peu plus la mutualisation engagée avec la ville de Blois. Cette fois, c’est la gestion de carrière de ses agents et de ceux du centre intercommunal d’action sociale qui est concernée, soit 500 agents qui iront rejoindre les 1.600 salariés de la ville de Blois. Conséquence, la communauté d’agglomération a annoncé son intention de quitter le centre de gestion du Loir-et-Cher auquel elle adhérait en tant qu’affiliée volontaire – puisqu’elle dépasse le seuil de 350 salariés – et dont Blois ne fait pas partie.
« Cette décision n’est pas une surprise puisque nous l’avions déjà évoquée lors de la précédente mandature », explique le président, Christophe Degruelle (PS), adjoint à Blois. Pour l’élu, la logique est certes financière, avec une économie de 80.000 euros à la clé « non négligeable » en cette période de baisse des dotations. Mais c’est aussi « une démarche de saine gestion des ressources humaines. « Nous avions par exemple déjà des comités techniques communs ou un CHSCT commun. Il était donc logique que nous prenions la main sur les promotions, ce qui nous permettra, par exemple, d’amplifier la mobilité fonctionnelle entre nos collectivités », ajoute l’élu.
Conserver attractivité et qualité de service
Malgré l’argument financier que tout le monde comprend, la décision passe mal auprès d’une partie des 290 autres adhérents. Parmi eux, on compte en effet bon nombre de petites communes rurales qui craignent de voir, à terme, disparaître leur centre de gestion (4.600 agents). « Si les grosses collectivités se retirent quand elles le peuvent, l’effort ne portera plus que sur les petites communes. Dans le contexte actuel, ce ne sera pas possible. Autant fermer la boutique », s’insurge le maire UDI de Vendôme Pascal Brindeau, qui dénonce aussi un risque de promotion « à deux vitesses », compte tenu des quotas qui régissent le nombre d’agents pouvant être promus. « Les petites communes, déjà moins attractives, vont là aussi en souffrir. C’est très regrettable », ajoute-t-il. Son collègue Jean-Marie Janssens (UDI), maire de Montrichard et président de l’association des maires du Loir-et-Cher, insiste, lui, sur la nécessité de conserver la qualité de service : « pourra-t-on encore demain avoir une secrétaire de mairie remplaçante pour quelques jour comme c’est le cas aujourd’hui? Faudra-t-il recourir à des prestations payantes ? On sait plus trop où on va, ce départ inquiète. »
Dans l’immédiat, l’avenir financier du centre de gestion semble pourtant assuré, du moins pour les « deux ou trois ans à venir », note avec prudence son président Jean-Marc Moretti, maire de Villerbon, qui juge toutefois nécessaire de réfléchir « à des formes de mutualisation ou de régionalisation ». Il n’est pas prévu « actuellement » de hausse de cotisation et aucune suppression de poste n’est « à ce jour » envisagée parmi ses 30 salariés », précise l’élu dans un courrier adressé fin avril aux adhérents, pour leur demander de se prononcer sur la décision d’Agglopolys dans les deux mois. Le verdict sera connu le 25 juin. Faute d’opposition à une majorité qualifiée, le départ d’Agglopolys serait alors acquis, à compter du 1er janvier prochain.
Thèmes abordés
Régions