« Nous maîtrisons la masse salariale » des fonctionnaires, a affirmé la ministre sur RMC et BFMTV, précisant qu’il n’y aurait pas de baisse de « la masse salariale compte tenu des dépenses supplémentaires après les événements du mois de janvier ».
Elle a cité les mesures prises « à la demande du président de la République, du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur : police, lutte contre le terrorisme, défense – la défense devait baisser, c’est stabilisé pour l’instant compte tenu du fait qu’on a une guerre à mener contre le terrorisme (…) – et puis on a continué à augmenter les postes d’enseignants (…), parce qu’on a plus d’enfants dans les écoles ».
« Quand on nous dit supprimer, supprimer (les postes de fonctionnaires), on ne veut pas supprimer les infirmières, on ne veut pas supprimer les enseignants, ni la police, ni la gendarmerie, qui constituent les gros blocs de dépenses », a-t-elle pesté.
« Rationalisation » – Un peu plus tard durant l’interview, la ministre, interrogée sur les dépenses publiques, a cité les mutualisations des services, qui constituent, a-t-elle concédé, une « diminution des effectifs, une rationalisation des effectifs. La baisse des dotations va nous aider à être rationnels. »
Concernant la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, elle a rappelé l’ouverture des négociations sur l’avenir de la fonction publique, parlant de « meilleures carrières sur un temps plus long », de formation professionnelle, d’amélioration des parcours, de mobilité… « A un moment donné, les carrières ne seront plus suffisamment attirantes et on ne trouvera plus de fonctionnaires », a-t-elle insisté.
Mission sur le temps de travail – Interrogée sur une augmentation du temps de travail des agents, Mme Lebranchu a dit qu’elle en avait « également assez d’entendre » que les fonctionnaires « travaillent pas, travaillent moins ». La ministre a précisé qu’une mission d’observation sera lancée sur « la réalité de l’application de la réduction du temps de travail » dans la fonction publique, qui fera l’objet d’un rapport publié.
« On entend quelquefois le cas d’un maire qui accorde une demi-journée de repos supplémentaire et on imagine que des millions de fonctionnaires en bénéficient. Ce n’est pas le cas. De nombreux agents font des heures supplémentaires. On travaille autant dans la fonction publique que dans le privé. »
Mauvais signe – La ministre veut enfin voir voter le projet de loi « déontologie », présenté en juillet 2013 en conseil des ministres, qui contiendra notamment des mesures en faveur de la formation des fonctionnaires à la laïcité.
Mercredi, lors d’une rencontre avec quelques journalistes, la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, avait déploré ce retard du texte, évoquant sa « colère ». « Ne pas se battre pour un projet de loi qui ne pose pas de problème », qui « est prêt, qui conforte l’image et le fonctionnement, les valeurs de la fonction publique, qui ne coûte rien », c’est « quand même le signe que le gouvernement ne tient pas tant que ça à la fonction publique ».
« On nous dit simplement qu’on a pas le temps de le passer. Que voulez-vous qu’on entende comme message à part que la fonction publique n’intéresse pas grand monde ? » a-t-elle souligné.
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