Mauvaise nouvelle pour les fonctionnaires percevant entre 1 et 1,5 Smic (jusqu’à l’indice majoré 467). Le Conseil constitutionnel a rejeté le 6 août l’article de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2014 qui prévoyait pour eux une baisse des cotisations retraite à partir de 2015.
Les syndicats de fonctionnaires se montraient de toute façon réservés quant à cette mesure : « Nous sommes sensibles à l’idée d’aider les moins bien payés d’entre nous, mais nous ne satisfaisons pas qu’on joue avec les cotisations sociales », expose par exemple Claire Le Calonnec, secrétaire nationale de l’Interco-CFDT.
« Si on veut négocier sur les salaires, cela ne peut pas passer par une baisse des cotisations, surtout que nos régimes de retraite sont déjà très fragiles. On ne peut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Et les promesses de dotations (pour compenser le manque à gagner des caisses de retraite, ndlr), on sait ce que cela donne ! » insiste Ange Helmrich, secrétaire national de l’Unsa-territoriaux.
Colmatage – Parmi les pistes de mesures de remplacement : une réforme de l’impôt sur le revenu et la fusion du RSA-activité et de la prime pour l’emploi. « Ce ne serait que du colmatage. Pourquoi continuer dans la voie de l’austérité, qui ne fonctionne pas ? » s’insurge Christophe Couderc, secrétaire national de la CGT – services publics.
Les représentants des agents restent sur la même ligne : la seule mesure satisfaisante pour eux est le relèvement du point d’indice. « Il faut arrêter de dire que le coût du travail est trop élevé. En matière de pouvoir d’achat, la seule solution, c’est d’augmenter les salaires », insiste Denis Turbet-Delof, délégué adjoint de Solidaires – fonction publique.
Début des négociations le 9 septembre – La rentrée s’annonce donc plutôt tendue pour la – toujours – ministre Marylise Lebranchu, qui lance le 9 septembre la négociation sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations. « On va lancer les grands-messes, mais on sait qu’il n’y aura rien derrière », déplore Ange Helmrich.
Sans marges de manœuvre financières, les syndicats vont clairement être difficiles à convaincre…