Après les propos du ministre de l’Education Vincent Peillon sur un gel de l’avancement des fonctionnaires comme piste d’économie à l’étude – tout de suite démentis – suivis de ceux de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée – réfutés également par le Premier ministre –, les syndicats demandent une clarification.
Un préalable nécessaire, selon eux, pour poursuivre les discussions sur le calendrier des négociations sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations, qui doivent débuter en mai. Sur Europe 1 le 13 février, Jean-Marc Ayrault a démenti les rumeurs de gel de l’avancement, assurant ne pas être favorable à une baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires.
https://www.dailymotion.com/video/x1bygrqDissiper le trouble – Mais face à ce qu’elles considèrent comme « un cafouillage du gouvernement », les organisations syndicales ont unanimement demandé que cet engagement de Jean-Marc Ayrault leur soit directement confirmé.
« Nous ne voyions pas comment poursuivre les discussions avec le trouble semé par Vincent Peillon et Bruno Le Roux », explique Bruno Collignon, président de la FA-FPT. « La baisse du pouvoir d’achat des agents cumulée depuis 2000 s’élève à 13 à 16 % », rappelle aussi Didier Bourgoin, secrétaire général du Snuclias-FSU.
Retour sur un micmac
La piste explosive de gel de l’avancement des fonctionnaires – qui permettrait d’économiser 1,2 milliard d’euros par an, une goutte d’eau au regard des économies visées et un risque politique vis-à-vis d’un corps électoral traditionnellement favorable à la gauche, à l’approche des municipales – est d’abord apparue la semaine dernière, lorsque la presse a rapporté des propos que le ministre de l’Education Vincent Peillon aurait formulé devant quelques journalistes, mais que l’intéressé avait aussitôt démenti avoir tenu.
Face à la polémique, le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve avait alors déclaré à l’AFP que les fonctionnaires avaient « déjà fait beaucoup d’économies », via le gel du point d’indice et la stabilisation des effectifs. Des économies qui ont notamment engendré une baisse de la masse salariale de 200 millions d’euros en 2013 par rapport à 2012 dans la fonction publique d’Etat, une maîtrise des dépenses « très exceptionnelle », selon M. Cazeneuve.
Mais mercredi 12 frévrier, alors que la majorité est déjà divisée sur le pacte de responsabilité qui prévoit une baisse de 30 milliards des cotisations patronales, c’est le président du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux qui a relancé le débat. Il a affirmé que l’hypothèse d’un gel était bien « sur la table », avant de corriger un peu plus tard ses propos.
Effort extrêmement fort – Sur les radios, au moment où M. Ayrault s’exprimait jeudi 13 février, ses ministres avaient visiblement aussi reçu la consigne d’apaisement. « Rien n’est encore sur la table. Un processus est engagé », a dit la ministre de la Santé Marisol Touraine, tandis que le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a évoqué un effort « extrêmement fort » des fonctionnaires et invité « tous ceux qui se sont exprimés à garder un peu plus de temps à bien réfléchir ».