Rapprocher les forces de l’ordre de la population. Telle est l’ambition assignée au « numéro d’identification individuel » voulu par le ministre de l’Intérieur et dont l’arrêté fixant les modalités de port a été publié le 27 décembre 2013 au Journal officiel.
Un matricule pour tous ou presque – Ce numéro d’immatriculation doit figurer sur les uniformes et sur les brassards des fonctionnaires qui travaillent en civil. Ce matricule avait été promis par le ministre, Manuel Valls et a été préféré au récépissé délivré lors de contrôles d’identité réclamé par des associations. Cela avait suscité un vif débat en mai 2012, sitôt Manuel Valls installé à Beauvau, y compris au sein du gouvernement.
Selon l’arrêté du 27 décembre, le numéro d’identification individuel correspond au numéro référentiel des identités et de l’organisation « RIO » des agents.
En sont exemptés, en raison de la nature de leurs missions :
- les personnels chargés de la sécurité des sites de la direction centrale du renseignement intérieur ;
- les personnels chargés de la sécurité des bâtiments des représentations diplomatiques françaises à l’étranger ;
- les personnels appelés à revêtir leur tenue d’honneur lors de cérémonies ou commémorations.
Mécontentement syndical – Lors de la cérémonie des voeux de l’Association nationale d’action sociale (ANAS) qui s’est tenue le 20 décembre, Manuel Valls a déclaré que le port du matricule « n’est pas un signe de défiance ». « J’entends bien que tous » les policiers et les gendarmes « le portent », a-t-il insisté, ce qui a été interprété par des sources policières comme une mise en garde face au mouvement de fronde qu’il suscite parmi les syndicats de police.
Les syndicats, toutes tendances confondues – du gardien de la paix aux commissaires en passant par les officiers – avaient tous rejeté courant décembre le projet d’arrêté lors d’un comité technique paritaire (CTP, réunissant fréquemment au ministère de l’Intérieur syndicats de police et administration). Une telle « unanimité » syndicale était « quasiment inédite », selon des sources syndicales policières.
Les syndicats de police dénoncent tous une « stigmatisation » des policiers avec l’arrivée de ce matricule.
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