Résultats de l’étude : la fonction est plutôt féminine (à 65%), généralement occupée en second métier après une formation de juriste, de sciences humaines ou de sciences politiques.
« 46% des répondants ont 3 à 5 ans d’expérience professionnelle, ce qui est court pour un poste qui demande du temps et de l’expérience », note Anne Grillon.
Partie prenante de la stratégie – Côté positionnement dans la collectivité, 67% des DRH se déclarent directement rattachés au DGS – dont ils attendent confiance, association à la prise de décision et soutien – et 68% disent faire partie du comité de direction.
Cette proximité avec la direction générale explique certainement que parmi leurs principales missions, les DRH citent en premier lieu l’accompagnement de la stratégie. « Il s’agit là d’une relative nouveauté », note Anne Grillon.
Autres principaux rôles que s’attribuent les DRH : le respect des valeurs de l’organisation, l’accompagnement des évolutions et du changement, l’accompagnement des individus et des collectifs ainsi que le management de l’équipe RH et la conception de dispositif RH et de management.
Pour Charles Chaillou, directeur général délégué des ressources humaines du conseil régional du Centre, le rôle du DRH dans le management est essentiel. « Le DRH doit être un manager. Je me considère comme le « bras armé » du DGS dans les moments difficiles, et comme la personne qui porte avec lui la politique RH de la collectivité. Pour avoir un management solide, le DRH doit être au centre », estime-t-il.
Maîtrise de la masse salariale – Dans un contexte budgétaire contraint, la maîtrise de la masse salariale ressort très nettement comme le premier enjeu auquel sont confrontés les DRH. Cette question écartée, d’autres enjeux clés apparaissent, avec en tête le développement des compétences managériales.
« Cela signifie que les DRH lâchent prise et travaillent en complémentarité avec l’ensemble de la ligne managériale », analyse Anne Grillon.
Le conseil général de l’Essonne, lui, a décidé de scinder une DRH dédiée aux questions individuelles telles que la carrière et la formation et un secrétariat général positionné sur les questions collectives comme le dialogue social, l’évolution des organisations et la conduite du projet managérial.
« Le champ des ressources humaines est tellement vaste que le confier à une seule équipe semble difficile », commente Fabien Tastet, DGS du conseil général de l’Essonne, et jusqu’à fin 2012 directeur général adjoint en charge des ressources.
La santé au travail est également citée par 52% des DRH interrogés, suivi du développement des compétences, la prévention des risques psychosociaux et le renouvellement du dialogue social.
Les réponses des DRH sur les compétences à mobiliser pour réussir dans ce métier ont surpris Anne Grillon :
« Avoir des connaissances juridiques, est-ce si important ? Je suis également surprise que le premier item soit le sens relationnel et de la communication car cela signifie qu’on les attend moins sur la négociation ou la gestion des relations sociales. En outre, je pense que les DRH ne savent pas nécessairement bien communiquer ni vendre leurs capacités », avance-t-elle.
3 contraintes – Satisfaits de leur fonction – 66% projettent d’y rester – les DRH pointent cependant trois grandes contraintes : gestion dans l’urgence, surcharge de travail et contraintes budgétaires marquées. « Nous ne devons cependant pas nous consacrer uniquement aux questions financières. Sinon, nous risquons de créer un décrochage entre le pilotage de l’organisation et ses membres et d’aboutir à une perte de sens », alerte Fabien Tastet.
Anne Grillon conclut son étude en suggérant 10 pistes de réflexion, parmi lesquelles l’affirmation des DRH dans la mise en œuvre des politiques publiques, l’association et la responsabilisation des agents ou encore l’inscription dans la prospective et l’anticipation.