Les syndicats réclament la revalorisation de l’IAT (indemnité d’administration et de technicité) fixée, depuis 2004, à 106 euros par mois pour les agents de catégorie C (75% de l’effectif). Leur objectif : l’amener, à l’horizon de trois ans par une revalorisation progressive, à 180 euros. Le régime indemnitaire serait ainsi porté à 250 euros par mois. Actuellement, « le salaire médian se situe à 1.200 euros nets », selon Nathalie Gay, secrétaire générale CGT des territoriaux à la ville de Dijon. Des chiffres que la ville de Dijon ne souhaite ni confirmer ni infirmer. Sollicitée par la Gazette des communes, elle n’a pas souhaité s’exprimer, alors que « les négociations sont toujours en cours », déclare Corinne Carrasco, chargée de la communication.
A l’appui de cette revendication : les syndicats ont interrogé les collectivités de taille équivalente pour connaître le niveau des régimes indemnitaires alloués. Cinq collectivités, par l’intermédiaire du service des ressources humaines, ont communiqué leurs données. La ville de Besançon arrive sur la première marche, avec 240 euros par mois, pour les agents de catégorie C. Viennent ensuite Brest (220 euros), Toulouse (192 euros) et Saint-Etienne (173 euros). Le conseil général de Côte-d’Or, de son côté, accorde 287 euros mensuels mais, ici, les agents ne bénéficient pas du 13e mois. « Au Grand Dijon, le régime indemnitaire est plus favorable aux agents », souligne également Nathalie Gay.
« Le maire privilégie les choix politiques aux choix d’employeurs » – Depuis 2004, « nous demandons la revalorisation du régime indemnitaire, qui est le seul levier sur lequel l’employeur peut agir, souligne Patrick Léger (Cfdt). Nous avons fait des courriers unitaires. Nous n’avons jamais obtenu de réponse jusqu’à ce que, début 2011, le premier adjoint annonce l’ouverture des négociations pour la revalorisation, en 2012, de l’IAT. Au printemps 2012, il nous a annoncé une enveloppe de 1,5 million d’euros, que nous pensions voir distribuée dès septembre. Où est passée cette enveloppe ? Aujourd’hui, on nous dit que nous avons mal compris, que tout cela ne se mettra en place qu’en 2013, à raison d’une augmentation de 35 euros bruts par mois. » Cette mesure aura un coût annuel de 1,39 million d’euros, auxquelles s’ajoute la mise en place d’une aide renforcée pour soutenir l’accès à la mutuelle (450.000 euros).
« Les choix budgétaires et politiques de notre collectivité ne doivent pas nuire à une revalorisation décente du régime indemnitaire », relève de son côté un tract distribué par les syndicats à l’ensemble des agents. « En période de crise, peut-être le maire peut-il revoir à la baisse ses projets politiques, pour redonner un peu plus à ses agents », avance Nathalie Gay, qui regrette que « le maire privilégie les choix politiques aux choix d’employeurs ». « Les restrictions financières conduisent à une dégradation des conditions de travail », affirme-t-elle.
Dans le cadre de la mutualisation des services, entre ville et agglomération, dans le cadre de la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, « ces dernières années, les économies de personnel ont été telles, que nous estimons qu’il peut y avoir aujourd’hui une redistribution », argumente encore Patrick Léger. S’appuyant sur les chiffres collectés sur Bercy Colloc, il comptabilise 129 ETP en moins, entre 2005 et 2011. « Soit une économie de l’ordre de 3,9 millions d’euros si l’on prend pour moyenne un ‘coût’ agent à 30.000 euros par an. » La ville emploie aujourd’hui 4.500 personnes.
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