Les organisations syndicales de la fonction publique n’ont pas assisté au Conseil commun des 11 et 17 avril. Elles jugent le dialogue social « dégradé ». Quelle est votre réaction ?
J’observe qu’à nouveau les organisations syndicales ont boycotté le Conseil commun. Je le regrette. Cela ne correspond pas à l’idée d’un dialogue social responsable. Ce n’est pas parce que l’on est à quelques jours d’échéances électorales importantes que l’on doit mettre la démocratie sociale en péril.
Mais je remercie les employeurs territoriaux et hospitaliers et la CGC qui ont participé au Conseil.
Il y avait un ordre du jour qui doit nous rassembler, notamment sur la lutte contre les discriminations et sur l’égalité professionnelle. Je rappelle que ce point fait partie de la loi récemment votée au Parlement.
Peut-on raisonnablement parler de dialogue social dégradé quand il s’agit d’appliquer la loi votée au Parlement ? L’attitude des organisations syndicales est incompréhensible car nous avons eu un dialogue nourri, responsable et engagé, sur l’égalité professionnelle notamment.
L’égalité professionnelle dans la fonction publique, est-ce l’apport le plus marquant de votre participation, en tant que ministre, à l’actuel gouvernement ?
Depuis juin 2011, nous avons travaillé ensemble sur la question des moyens syndicaux, que nous avons sécurisés, avec une obligation de transparence. Nous avons obtenu une convergence de points de vue. Nous avons assuré les élections, mis en place le Conseil commun, fait voter la loi contre la précarité qui va permettre des titularisations et des CD-isations.
Les engagements pris ont été tenus.
Avec l’égalité professionnelle, le rapport Brindeau sur les âges de la vie, la prise en compte du bien-être au travail dans la fonction publique, il y a eu beaucoup de temps forts.
Le rythme des réformes a été soutenu.
Je n’ignore pas que le délai de carence a été critiqué. Mais il n’est pas anormal que tous les fonctionnaires participent à l’effort demandé aux Français.
Je vois bien cependant qu’il y a politisation du débat. Beaucoup d’organisations syndicales avaient auparavant salué mon engagement à faire avancer les dossiers.
Celui que je retiens en priorité, c’est l’égalité femmes-hommes et les quotas qui permettront d’avancer sur ce sujet. C’est la première fois en Europe qu’un gouvernement prend une telle mesure.
Les employeurs territoriaux vous ont suggéré de créer un fonds, alimenté par les pénalités en cas de non respect des quotas, afin de promouvoir l’égalité professionnelle. Qu’en pensez-vous ?
Je ne forme qu’un seul vœu, que l’on n’ait pas à appliquer ces pénalités. Et concernant la publication des décrets, la loi sera appliquée, les engagements seront tenus. J’y veillerai. Je souhaite être utile aux fonctionnaires jusqu’au denier jour de mes fonctions.