Un billet de l’économiste François Ecalle sur son site d’informations sur les finances publiques (Fipeco) publié le 4 avril examine si la répartition des emplois publics sur le territoire « correspondait à peu près » aux besoins de la population en 2022 en s’appuyant sur les « taux d’administration », c’est-à-dire les rapports entre le nombre de fonctionnaires et le nombre d’habitants, par régions et départements (hors Mayotte) qui sont publiés dans le rapport annuel sur l’état de la fonction publique.
Le taux d’administration pour l’ensemble des trois fonctions publiques est en moyenne, comme l’année précédente, de 74 agents civils pour 1 000 habitants en 2022 . Il est « nettement » plus élevé dans les régions d’Outre-mer (91). Le billet relève que deux régions métropolitaines se distinguent : l’Ile-de-France (81 agents pour 1 000 habitants), « en raison de la forte concentration de services centraux de l’État en région parisienne », et la Corse (83) « pour des raisons moins claires »…
Hors DOM, Ile-de-France et Corse, il reste un écart de 17 % entre les régions les plus pourvues en agents publics, Provence-Alpes-Côte d’Azur (76 agents pour 1 000 habitants), et la région la moins pourvue, les Pays-de-la-Loire (65).
Présence des agents territoriaux
Le taux d’administration de la fonction publique territoriale est en moyenne de 27 agents pour 1 000 habitants. Il est « considérablement » plus élevé dans les DOM (36). Et « en métropole, la Corse se distingue de nouveau avec un taux de 37 », souligne la note.
Hors Corse, l’écart est de presque 50 % entre la région la plus pourvue, PACA (31) et la région la moins pourvue, Grand-Est (21). Au final, les huit régions les plus administrées (y compris DOM et Corse) se situent au sud de la France.
Loin des réponses aux besoins
Première observation de Fipeco : « la répartition des emplois publics ne semble pas correspondre aux besoins et le principe d’égalité devant le service public ne parait pas respecté. » Il nuance toutefois : « Hors Ile-de-France, la répartition des fonctionnaires civils de l’État répond […] un peu mieux aux besoins que celle des fonctionnaires locaux et hospitaliers. »
Deuxième constat : « Ces statistiques montrent également que les départements ruraux ne sont pas systématiquement défavorisés ; ils apparaissent notamment mieux pourvus en emplois publics hospitaliers que ceux de la région parisienne. »
Enfin, troisième et dernière observation : la répartition géographique des emplois des collectivités locales est marquée par un clivage nord-sud.
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