Géraldine Aresteanu
On l’avait presque oublié, après une année pendant laquelle l’actualité du secteur de l’eau a été rythmée par le combat de Veolia pour prendre le contrôle de Suez. Mais le troisième acteur du secteur, Saur, est bien là. Le groupe redresse la tête après plusieurs années difficiles, étant même passé près de la faillite en 2013. Il est aujourd’hui en avance sur ses objectifs financiers, se dote d’une raison d’être et d’une direction des services aux régies. Entretien avec Estelle Grelier, ex- secrétaire d’Etat chargée des collectivités territoriales en 2016-2017, entrée dans le groupe Saur en 2018 et actuellement directrice de la stratégie, du développement et du marketing.
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Réseaux d’eau : de l’inventaire au plan d’action
Comment va le groupe Saur aujourd’hui ?
En 2018, Saur a été repris par le fonds suédois EQT, qui a apporté stabilité – aussi bien à l’externe qu’à l’interne -, et développement. En 2021, nous avons réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 1,7 milliard d’euros, soit une croissance de 30% depuis 2018. Nous avons atteint cet objectif avec deux ans d’avance sur la feuille de route. En France, le CA est de 1,2 milliard, réalisés avec les collectivités. Nous visons 1,3 milliard en 2022. Dans le même temps, le groupe est passé de 7 000 à 12 000 collaborateurs. Pendant ces trois dernières années, nous avons ...
La mauvaise fois d’Estelle Grelier invalide totalement son discours. En effet:
1* Comment prétendre respecter l’intérêt général et la libre administration des collectivités publiques, alors qu’on vient de passer sans transition aucune du poste de secrétaire d’Etat chargée des collectivités territoriales en 2016-2017, à celui de directrice de la stratégie, du développement et du marketing de Saur, avec l’ambition d’améliorer ses objectifs financiers?
Difficile de faire plus outrancier, en matière de pantouflage et d’instrumentalisation de l’influence acquise dans un poste de responsabilité ministérielle au bénéfice d’actionnaires qui s’enrichissent sur les services publics locaux.
2* Comment oser prétendre se préoccuper d’empreinte carbone et de lutte contre le réchauffement climatique, alors que SAUR a postulé et a été retenu en 2020 pour le projet d’eau osmosée du Sedif à Savigny le temple en Seine et Marne: le projet le plus écocidaire qui soit en matière d’aggravation du prélèvement de la ressource en eau potable, de rejets de concentrats et d’augmentation de la consommation énergétique du traitement de l’eau (projet heureusement retoqué part le Préfet de Seine et Marne ????
Quelle hypocrisie!
Quelle triste illustration de la conception du « service de l’Etat » des membres des gouvernements du quinquennat qui s’achève! Il ne faut pas s’étonner, avec de tels exemples, de la méfiance croissante des citoyens à l’égard du monde politique.