« Depuis le début de l’année 2011, la ville de Dijon a constaté une recrudescence de l’utilisation malveillante des appareils à laser sur plusieurs secteurs de la ville », indique la municipalité dans un communiqué, pour justifier l’arrêté. Une initiative que Lyon et Vénissieux ont également prise avant elle.
Les chauffeurs des bus sont les premiers visés par ces appareils utilisés en principe comme pointeurs lors des conférences, pour par exemple commenter un powerpoint. Quarante-et-un « faits » ont été enregistrés par le gestionnaire du réseau des bus, depuis le début de l’année, contre une dizaine en 2010.
« Nous assistons à une montée en puissance », souligne Cédric Dumanoir, le responsable environnement, contrôle et intervention, au sein de Keolis Dijon.
Le 5 septembre dernier, les chauffeurs avaient d’ailleurs inscrit les attaques au laser dans la liste des motifs de la grève, au même titre que « les caillassages qui se multiplient ».
Jusqu’à 60 jours d’arrêt de travail – Une réaction excessive face à ce qui ressemble à des plaisanteries ? « Nous sommes unanimes. Ce sont des jeux de gamins, mais dont les auteurs ne se rendent pas compte des conséquences, dit Cédric Dumanoir. Depuis que les premiers faits ont été enregistrés, les arrêts de travail se multiplient, jusqu’à 60 jours d’arrêt pour un conducteur qui a été sévèrement touché aux yeux. »
Les lasers (dont la portée atteint 50 mètres) peuvent, dans les cas les plus graves, brûler de manière irréversible la rétine. « Nous conseillons aux conducteurs, lorsqu’ils sont « agressés », de détourner la tête et de cligner des yeux pour humidifier la cornée, indique encore Cédric Dumanoir. Mais ce n’est pas satisfaisant comme seule réponse. »
L’arrêté, que Keolis a discuté avec la ville, est « une mesure positive, souligne Frédéric Pissot, représentant syndical (CGT) chez le transporteur. Car les conducteurs pouvaient bien sûr porter plainte (ils l’ont tous fait) sauf que la police ne pouvait rien, pénalement. »
« Cet arrêté est un bon complément à la loi Lopssi 2, précise en effet Cédric Dumanoir. Car cette dernière interdit les lasers de classe supérieure à trois (ceux qu’on trouve en général dans les laboratoires ou qui sont utilisés en astronomie) mais elle ne réprime pas les petits pointeurs qu’on trouve maintenant à cinq euros, sur internet. » De plus, ajoute-t-il, « cette loi ne permet de sanctionner l’usage des lasers que s’il y a flagrant délit et non pas seulement détention ».
Autres communes de l’agglo – Aujourd’hui, Keolis travaille avec les autres communes de l’agglomération. L’objectif ? Qu’elles adoptent un arrêté similaire. L’exploitant, présent un peu partout en France, souligne que peu de villes, en dehors de Dijon et de Lyon, sont concernées par un phénomène qui, localement, constitue « un effet de mode ».
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