Elisabeth Borne, alors ministre des Transports, avait annoncé en avril dernier qu’un accord avait été trouvé avec les sociétés d’autoroutes pour instaurer la gratuité des péages pour les véhicules de secours, lorsqu’ils empruntent le réseau pour se rendre sur une intervention. Désormais les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) signent des conventions actant cette gratuité. « Les conventions ont été transmises aux Sdis cet été, explique Christophe Boutin, délégué général de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA). Tous les départements ont été approchés.
Le vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le colonel Hugues Deregnaucourt, estime qu’elles seront toutes effectives d’ici à fin novembre. « En Auvergne-Rhône-Alpes, une seule société d’autoroute négocie pour les autres, précise le vice-président, directeur du Sdis de l’Ain. Maintenant il s’agit juste de trouver le bon mode opératoire, pour ne pas créer une usine à gaz. »
Distinguer les passages, au risque de recevoir la facture
Les sociétés d’autoroutes mettent à disposition des Sdis des badges pour chaque véhicule de secours mais elles vérifieront précisément les conditions du passage. Dans le premier cas, lorsque les véhicules de secours interviennent sur le réseau concédé, la gratuité aux péages était déjà effective. Dans le deuxième cas, le véhicule emprunte le réseau pour se rendre sur les lieux d’une intervention, le péage est désormais gratuit. Dans le troisième cas, le véhicule passe par l’autoroute en dehors de toute intervention, le Sdis devra régler la facture.
Dans la convention signée avec le Sdis du Vaucluse, il est indiqué que la société d’autoroute établira le relevé de passage de chaque véhicule et l’enverra au Sdis. Celui-ci sera tenu, dans un délai d’un mois, de distinguer les passages relevant des trois cas pré-cités : « A défaut de la transmission de cette liste dans un délai d’un mois […] la société [d’autoroute] établira une facture pour l’ensemble des passages » précise l’article 2 de la convention.
Malgré cette difficulté administrative, le lieutenant-colonel Chaussinand, chef du groupement opération du Sdis du Vaucluse, souligne l’intérêt de la démarche. « Lorsque nous avions une colonne de 30 véhicules pour intervenir sur un incendie, avec un seul badge, le chef de détachement devait sortir de son véhicule et faire passer chaque véhicule à la barrière. On pouvait perdre 10 minutes de temps d’intervention ! » Un gain de temps et un gain économique : le colonel Deregnaucourt estime à 1 million d’euros par an les économies réalisées par les Sdis à l’échelle nationale.
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