Elles ont baptisé leur association « réseau Olympe de G ». G comme Gouges, figure pionnière du féminisme sous la Révolution française, et comme Grenoble. Cadres de collectivités territoriales de l’Isère, elles ont eu envie de se réunir il y a quatre ans pour briser le plafond de verre. « En quoi le fait d’être une femme peut-il influencer mon positionnement professionnel ? Est-ce que je m’impose des limites sans en avoir conscience ? » interroge Fabienne Breysse, chargée de mission dans une collectivité de l’Isère, qui a adhéré il y a un an à l’association. Elle y a découvert le « coaching mutuel », un atelier de codéveloppement. Une femme expose ses envies et ses difficultés, trois autres l’écoutent sans jamais émettre de jugement et l’aident à cheminer. « Le cadre est bienveillant, convivial, on se sent soutenue », témoigne Fabienne Breysse. Ainsi cherchent-elles par leurs propres moyens, en formant un groupe soudé, à lever les barrières à leur évolution professionnelle.
Obstacles et disparités
Certains obstacles sont en elles : autocensure, peur de ne pas assurer, responsabilités familiales… D’autres tiennent aux pesanteurs sociales qui affectent (entre autres) la fonction publique territoriale, malgré l’égalité de traitement affichée. Comme le montrent les derniers chiffres (1), les femmes sont surreprésentées dans les filières sociale et médicosociale (9 femmes pour 10 agents), administrative (82 %), médicotechnique (77 %) et animation (72 %), ainsi que dans certains métiers (Atsem, agents d’entretien, petite enfance…), dont les rémunérations sont plus faibles et les carrières moins attractives. Elles cumulent les facteurs défavorables : accès moindre aux postes d’encadrement, temps partiels, interruptions de carrière (congé maternité ou parental), etc.
Certains obstacles sont en elles : autocensure, peur de ne pas assurer, responsabilités familiales… D’autres tiennent aux pesanteurs sociales qui affectent (entre autres) la fonction publique territoriale, malgré l’égalité de traitement affichée.
« Les disparités augmentent quand les hommes cumulent de leur côté des facteurs favorables : plus d’ancienneté, des emplois techniques et un niveau de responsabilité plus élevé », remarque Anne Bourguignon-Bertheuil, DRH de la métropole Rouen Normandie [71 communes, 1 700 agents, 489 900 hab.], qui a engagé un diagnostic approfondi dans sa collectivité, achevé fin 2017.
[80% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés