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Mais pourquoi la gestion d’un bien aussi vital que l’eau fait-elle, depuis plusieurs années, l’objet de tant d’improvisation ? Pourquoi, alors que le changement climatique met sous stress cette ressource, sommes-nous à ce point incapables de planifier son usage et son entretien, de manière durable et responsable ?
Ma Gazette
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Mais pourquoi la gestion d’un bien aussi vital que l’eau fait-elle, depuis plusieurs années, l’objet de tant d’improvisation ? Pourquoi, alors que le changement climatique met sous stress cette ressource, sommes-nous à ce point incapables de planifier son usage et son entretien, de façon durable et responsable ? Pourquoi piloter au doigt mouillé quand nous connaissons si bien le cycle de l’eau et que nous pourrions mettre en œuvre des politiques globales, raisonnées et justement financées ?
Certaines de nos défaillances apparaissent comme une triste évidence. Ainsi de notre incapacité à entretenir l’infrastructure : au rythme actuel, nous savons que le renouvellement des réseaux d’eaux (potable et assainissement), dont une partie est déjà obsolète, demandera près de 200 ans !
Inenvisageable, personne ne le conteste. Pourtant, rien n’est fait pour corriger la situation. A l’instar du réseau ferroviaire ou, pour rester dans le secteur aquatique, du parc de piscines publiques, nous préférons le court terme (colmater les brèches à moindre coût) au long terme (entretenir pour préparer l’avenir).
L’Etat se déresponsabilise
La Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) relève, elle, d’un autre registre. Ce big bang majeur est apparu par amendement, un beau jour de 2013, au projet de loi qui deviendra la loi « Maptam ». Depuis, aucune protestation des collectivités, ou des experts, n’aura eu raison de la détermination de l’Etat à se déresponsabiliser, non pas tant de la gestion des milieux aquatiques que des dizaines de kilomètres de digues et du risque qu’elles représentent.
Résultat, après un premier report de deux ans : des incertitudes sans fin sur les conditions de prise en charge (digues orphelines, responsabilité…), une loi adoptée en urgence, le 30 décembre 2017, afin de fluidifier une compétence pourtant effective deux jours plus tard, un rapport attendu en juin qui, avec un peu de chance, éclairera pour la première fois la charge réellement transférée, une taxe dont pas grand monde ne veut, etc. N’en jetez plus, ça déborde !