Le phénomène est difficilement quantifiable et l’ONDRP indique présenter une « estimation basse », mais les chiffres sont inquiétants : près de 160 000 personnes ont subi des gestes déplacés (notamment des baisers forcés ou des caresses) et plus de 110 000 ont subi des exhibitions dans les transports en commun entre 2014 et 2015. Plus de 16 000 ont subi d’autres actes tels que des attouchements sexuels, ou des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels non désirés.
C’est ce que révèle l’ONDRP dans une étude publiée mercredi 20 décembre consacrée aux atteintes sexuelles dans les transports en commun. Dans 85% des cas, les victimes sont des femmes, souvent âgées de moins de 30 ans. Plus d’une femmes victimes sur deux est Francilienne et un peu moins de la moitié ont été victimes à plusieurs reprises.
Déficit de connaissances
L’ONDRP détaille également les modes opératoires relevés dans les plaintes pour atteintes sexuelles et décrit « dans quelle mesure des atteintes telles que des mains aux fesses, des exhibitions, ou des pelotages peuvent être combinées entre elles ou encore accompagnées de violences physiques et/ou verbales ».
Il regrette un « déficit de connaissance des caractéristiques des actes » qui peut conduire à « banaliser un phénomène pourtant traumatisant pour les victimes. » Un manque d’informations qui sera peut-être comblé par la création d’un « délit d’outrage sexiste passible d’une amende » annoncé par Emmanuel Macron le 15 octobre dernier.