Missionnés par le secrétariat d’État chargé de l’aide aux victimes, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Eric Faure et le président de l’Association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, ont remis jeudi 20 avril leur rapport sur la généralisation pour le grand public de la formation aux gestes qui sauvent.
Ils dressent le bilan des différentes actions menées ces dernières années pour sensibiliser la population aux gestes à adopter face à une situation de danger telle qu’un attentat ou un accident collectif.
Au début d’année 2016, déjà, une vaste campagne de sensibilisation aux gestes de premiers secours, voulue par le gouvernement après les attentats du 13 novembre, avait remporté un grand succès auprès de la population. Le rapport Pelloux fixe de nouvelles ambitions.
Développer l’offre de formations
Pour atteindre l’objectif de 80% de la population formée, soit 52 millions de personnes, ils préconisent d’inciter les communes et intercommunalités à développer des plans d’action afin d’augmenter leur résilience et celle des citoyens. Pour cela, il est nécessaire d’organiser des sessions d’initiation et de formation en partenariat avec les sapeurs-pompiers et les associations agréées de sécurité civile, notamment en mettant des salles à disposition. Le label «Ville citoyenne» prévu dans la convention signée le 25 janvier 2017 doit également être développé.
Pour augmenter le vivier de population formée, la formation « Prévention et secours civiques de niveau 1 » (PSC1) devrait en outre être obligatoire pour les agents des trois versants de la fonction publique, certains professionnels en lien avec des mineurs et des personnes âgées, ainsi que pour les professionnels de la route.
Des « groupes de population » doivent également être définis, tels que les élus municipaux, les candidats au permis de conduire ou encore les animateurs titulaires du Bafa, pour utiliser des « dynamiques collectives » de formation. Ces groupes seraient ainsi fortement incités à suivre ensemble la formation de deux heures.
Augmenter le nombre de formateurs
L’augmentation du nombre de formateurs est également nécessaire. Pour cela, les présidents de la FNSPF et de l’Amuf proposent d’ouvrir la possibilité de dispenser des initiations aux gestes qui sauvent par des profils « plus légers », des initiateurs ayant notamment suivis des formations non qualifiantes auprès de la Fédération nationale de protection civile ou la Croix-Rouge.
L’effort de formation pour les différentes intervenants doit être « soutenu financièrement par l’allocation de subventions couvrant ces frais ».
Les auteurs du rapport pointent enfin un frein au développement de l’action de secourisme : la crainte de «mal faire et d’être poursuivi». Ils proposent d’instaurer une loi du «Bon Samaritain» afin de protéger les citoyens qui interviennent auprès de victimes de toute poursuite judiciaire.
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