La baisse des salaires moyens des fonctionnaires de l’Etat en 2013 est due, selon l’Insee, aux conséquences de la réforme des retraites de 2010, qui prévoit de relever le taux de cotisations salariale d’ici à 2020 pour l’aligner sur celui du secteur privé. Cette baisse, en euros constants, s’élève à 0,7 % pour le salaire net moyen et à 0,4 % pour le salaire brut moyen. Exprimés en euros courants, les salaires brut et net moyens « progressent respectivement de 0,5 % et 0,1 % », note l’Insee.
La situation des titulaires et non titulaires est sensiblement identique : « Le salaire net moyen des titulaires, de 2 627 euros mensuels, baisse de 0,6 % en euros constants(1), comme celui des autres salariés (2)« , qui ne s’élève en revanche qu’à 2 025 euros par mois.
Le retrait du salaire brut moyen des titulaires en 2013 « s’explique notamment par le gel du point d’indice en vigueur depuis juillet 2010 », indique logiquement l’Insee. Mais les primes et rémunérations annexes – 20 % du salaire brut en 2013 – reculent également de 0,6 %, alors qu’elles étaient en hausse en 2012 (+ 0,5 %). Une baisse qui se cumule avec la hausse des cotisations salariales, chiffrée à 1,5 % par l’Insee.
Hauts salaires, forte baisse
Selon l’Insee, seul le premier décile voit le salaire augmenter, en raison de la « revalorisation de l’indice minimum de la fonction publique (+6 points le 1er juillet 2012 et +1 point le 1er janvier 2013) ». Mais les salariés du neuvième décile, les mieux rémunérés, enregistrent une baisse de leur salaire net mensuel de 1 % en euros constants.
14,7 % d’écarts entre les hommes et les femmes
L’Insee positive dans sa note, en relevant que les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes « se réduisent très légèrement » : en réalité, on passe de 14,8 % en 2012 à 14,7% en 2013… L’écart augmente avec les catégories : de 10,4 % pour les C, 10,7 % pour les B, et 17,9 % pour les A. Il ne fait pas bon être une femme dirigeante dans la fonction publique d’Etat.
Progression pour les jeunes
« Entre 2009 et 2013, les plus fortes hausses de salaire concernent les jeunes, les autres salariés et les agents des EPA ». L’Insee l’explique, sans surprise, par les changements d’échelons, plus nombreux en début de carrière, et précise : « Les hausses de salaire sur la période 2009-2013 sont les plus fortes pour les jeunes âgés de moins de 30 ans en 2009 : +1,6 % en moyenne annuelle en euros constants, contre +0,5 % pour les salariés âgés de 50 ans ou plus en 2009. »
Sur cette période de 4 ans, et pour l’ensemble des fonctionnaires, l’Insee calcule cependant que « pour la moitié des salariés présents en 2009 et en 2013, le salaire net, qui donc comprend les primes, a augmenté d’au moins 0,5 % par an en euros constants, mais il a diminué pour un tiers d’entre eux. Les salariés âgés de 40 ans ou plus ont davantage été concernés par ces baisses en euros constants ».
Références
- Les salaires dans la fonction publique d’État en 2013, Insee, 26 août 2015
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Notes
Note 01 –0,9 % pour la catégorie A, –0,5 % pour la catégorie B et –0,4 % pour la catégorie C Retour au texte
Note 02 non-titulaires, bénéficiaires de contrats aidés ou « autres catégories de contrat » Retour au texte