Performance et management sont le cœur de la formation et des préoccupations des cadres territoriaux. Pourtant, sous couvert de proximité, ce sont les clichés qui ressortent. Les perspectives entrevues lors de la création de la fonction publique territoriale d’une administration modèle et mobile, par le biais de cadres d’emplois souples, se sont évaporées.
La décentralisation est incomprise par les citoyens, qui l’assimilent à une grande affaire de gaspillage. La faute à qui ? La fragmentation de notre système, le parisianisme, les réformes incompréhensibles, voire inutiles, les recrutements clientélistes, la multiplication des contrats à vocation sociale ou le protectionnisme jugé abusif du fonctionnaire, tout y passe !
Boucs émissaires – Dans la réalité, la responsabilité est diffuse, c’est-à-dire, non identifiée. Tout argument a sa part de vérité, mais la crise économique, sur fond de scandales politico-financiers ou de révision générale des politiques publiques, a créé un état d’esprit et désigné des boucs émissaires : les fonctionnaires et les élus. Et tant pis pour celles et ceux qui se dévouent pour l’intérêt général. Certes, personne n’est irréprochable.
Le discernement devrait cependant être la base de tout raisonnement. Les fonctionnaires et les élus sont tous « Charlie » et férus des valeurs du service public. Les devoirs et la déontologie posés dans le statut sont précis. Encore faut-il que ces devoirs s’appliquent réellement pour plus « d’exemplarité ». Les fonctionnaires ont besoin de sens et de motivation pour ne pas perdre de vue l’essentiel. La « logorrhée administrative », selon les termes du Conseil d’Etat, issue de textes mal ficelés, dont notre société est submergée, n’est pas faite pour susciter l’engagement et la compréhension. Ces complexités sont source de blocages et d’inerties.
Textes indigestes – Quelle démotivation ! Nos gouvernants devraient relire Montesquieu et son « Esprit des lois » ou Descartes et son « Discours de la méthode ». Bref, cette complexité est vendue comme inéluctable, alors qu’elle résulte trop souvent de textes indigestes, au détriment de l’efficience. La performance du fonctionnaire n’est donc pas un vain mot. Les conditions de cette performance doivent cependant être clairement posées et avec courage.
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