Depuis la non distribution des armes de service lors de la prise de poste des équipes du matin le 27 mars dernier, le torchon brûle entre le maire et les policiers municipaux toulousains.
Une délégation a été reçue le même jour par Jean-Pierre Havrin, adjoint au maire chargé de la sécurité, qui leur a précisé que le maintien de l’armement 24 heures sur 24 n’était pas de son ressort.
Grève illimitée – La demande d’entrevue faite par le syndicat SNPM FO au maire de Toulouse, Pierre Cohen (PS), étant restée sans suite, les policiers municipaux ont engagé un mouvement symbolique dès mercredi 28 mars, arborant le holster vide de leur arme de service.
Il portent également un gilet pare-balle, obligatoire depuis plus d’un an, qu’ils soient armés ou non.
En parallèle, un préavis de grève illimitée a été lancé, effectif à compter du 3 avril prochain, après consultation de l’ensemble des agents. Outre un rendez-vous rapide avec Pierre Cohen et l’ouverture du dossier armement 24 heures sur 24, les policiers municipaux toulousains demandent également la possibilité d’user d’un droit de retrait en cas de mission périlleuse et menace d’atteinte physique des agents.
« Dans ce mouvement, nous défendons notre droit à la sécurité, dans un contexte local encore sous tension. Notre souci est de respecter le déroulement de la procédure, en marquant notre ferme volonté de faire bouger les choses, explique Yannick Cheveau, délégué syndical toulousain du SNPM FO, syndicat majoritaire représentant 80 % des 170 policiers municipaux. Nous faisons le choix d’un mouvement de grève illimité avec la mise en place de manifestions ponctuelles, associées à un mouvement de grève sporadique de quelques heures quotidiennement, en nous donnant aussi la possibilité de créer la surprise pour être entendus ».
Plan Vigipirate rouge – Alors que l’enterrement du tueur Mohamed Merah a finalement eu lieu le 29 mars près de Toulouse, après le refus du gouvernement algérien, la ville reste sous couvert du plan Vigipirate niveau rouge.
La plupart des sites confessionnels restent sous haute surveillance de la police nationale.
Les policiers municipaux sont affectés à des patrouilles mobiles et à la surveillance permanente, à la demande du maire de Toulouse, de la rue du Sergent-Vigné, théâtre de la traque de Mohamed Merah par les hommes du Raid la semaine dernière.
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