Revalorisation gĂ©nĂ©rale des traitements par une hausse du point d’indice ; rĂ©tablissement Ă 100 % de la rĂ©munĂ©ration versĂ©e lorsque les agents sont en congĂ© maladie ordinaire ; rĂ©tablissement du 1% pour le CNFPT, « première Ă©tape vers le 3 % »… Ce sont quelques une des revendications de la CGT, qui appelle les agents publics Ă faire grève, ce mardi 2 dĂ©cembre. La FSU appelle entre autres Ă « l’augmentation immĂ©diate de 10 % de la valeur du point d’indice »Â et une « semaine de 32 heures sans perte de salaire ».
Sur la question des salaires, le ministre de la Fonction publique avait dĂ©jĂ rĂ©pondu aux syndicats et aucune inflexion ne semble possible. « On sait que dans le contexte actuel, on ne pourra pas avoir une augmentation gĂ©nĂ©rale l’annĂ©e prochaine des rĂ©munĂ©rations dans la fonction publique. Tout le monde connaĂ®t la contrainte budgĂ©taire dans laquelle on est « , a confirmĂ© de nouveau David Amiel sur Franceinfo ce dimanche 30 novembre.
16 000 recrutements au premier trimestre
« Je crois en revanche qu’il y a beaucoup de choses que l’on peut faire pour amĂ©liorer la vie quotidienne des agents publics, y compris sur des choses qui pèsent lourdement sur leur pouvoir d’achat, [comme] le logement […]. Je souhaite que l’on puisse rapprocher les agents publics de leur lieu de travail », a-t-il rappelĂ©. Alors dĂ©putĂ©, il avait portĂ© une proposition de loi sur le sujet qui n’avait pas eu le temps d’ĂŞtre dĂ©battue avant le remaniement. Elle devrait ĂŞtre rĂ©ellement examinĂ©e « dans les toutes prochaines semaines ».
David Amiel a aussi rappelĂ© que pour des raisons d’économies budgĂ©taires, « le budget 2026 prĂ©voit une rĂ©duction d’un peu plus de 3 000 emplois publics ». Mais il assure que cela n’empĂŞchera pas des embauches dans les ministères de l’IntĂ©rieur, de la Justice et des ArmĂ©es, « parce qu’on a besoin de militaires, de plus de policiers sur le terrain, de personnels de justice pour dĂ©sengorger les tribunaux », a-t-il estimĂ©. Des « Ă©conomies considĂ©rables » sont faites a contrario dans les autres ministères, comme la SantĂ©, l’Environnement ou les SolidaritĂ©s.
3 000 emplois publics, ce n’est pas assez, estiment certains. Le JDD de ce 1er dĂ©cembre Ă©crivait ceci : « Promis Ă la cure d’amaigrissement, le « mammouth » de la fonction publique n’a cessĂ© d’enfler sous Macron : 176 000 agents supplĂ©mentaires en cinq ans. MalgrĂ© l’envolĂ©e de la dette, l’État continue d’embaucher, faisant du prĂ©sident le plus gros pourvoyeur d’emplois publics de l’ère contemporaine. »
Selon le dernier rapport annuel sur l’Ă©tat de la fonction publique, l’augmentation du nombre de fonctionnaires au niveau de l’État ces 20 dernières annĂ©es est de moins de 10 %. Elle est de 40 à  50% dans les collectivitĂ©s locales. Le mois dernier, le DGAFP, Boris Melmoux-Eude, dĂ©montait un de ces clichĂ©s sur linkedin : « Le nombre de fonctionnaires ne cesse d’augmenter .» Lui recadre : « On a vu une baisse du nombre de fonctionnaires et une hausse du nombre de contractuels. Celle-ci explique la hausse de l’emploi public en volume au cours des dernières annĂ©es. »
Le DGAFP invite Ă se pencher sur le dĂ©tail de ces augmentations d’effectifs. Elles s’expliquent en grande partie :
- « Pour l’État, par des recrutements au ministère de l’Éducation nationale (en particulier le doublement en 10 ans du nombre d’accompagnants d’élèves en situation de handicap) et au ministère de l’IntĂ©rieur (renforcement des forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure) ;
- Pour la fonction publique hospitalière, par des recrutements dans les EHPAD et les hôpitaux ;
- Pour la fonction publique territoriale, par des recrutements au niveau intercommunal en lien avec les transferts de compĂ©tences (gestion des dĂ©chets, eau et assainissement, transports…). »
Au micro de Franceinfo dimanche, David Amiel est revenu sur les 16 000 fonctionnaires recrutĂ©s au premier trimestre, « des embauches dans les collectivitĂ©s territoriales », a prĂ©cisĂ© le ministre. « LĂ , ce n’est pas l’État qui dĂ©cide, ce sont les collectivitĂ©s locales qui font leur propre choix. C’est le choix des maires, des prĂ©sidents de rĂ©gion, des prĂ©sidents de conseils dĂ©partementaux ». Il rappelle que « les collectivitĂ©s locales sont administrĂ©es de manière libre », que « c’est Ă elles de choisir entre les investissements, les embauches ». « Ce n’est pas au ministre de dĂ©cider Ă leur place », insiste-t-il.
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