A Toulouse, la police a décidé de rappeler aux cyclistes qu’ils sont également concernés par le code de la route. De plus, griller un feu rouge ou téléphoner sur son vélo est tout aussi dangereux qu’en voiture.
Depuis début 2013, deux cyclistes et deux piétons ont été tués à Toulouse et les policiers ont constaté une forte augmentation des accidents impliquant les uns et les autres. Depuis début avril, ils mènent donc des opérations de contrôle « tant préventives que répressives sur les comportements les plus dangereux », a expliqué à l’AFP le directeur départemental adjoint de la sécurité publique Cédric Esson.
Les cyclistes dans le collimateur – Les piétons s’en sortent généralement avec un sermon, mais les cyclistes sont dans le collimateur. Ils ne risquent toutefois pas de perdre des points sur leur permis à la différence des automobilistes.
En deux heures jeudi 18 avril, sur un axe important de la ville, les policiers ont dressé contre eux 24 procès verbaux, dont 18 pour des feux rouges brûlés, ce qui a coûté la vie à deux d’entre eux cette année. Cette fois, les contrevenants en ont été quittes pour une amende de 90 euros.
Deux autres sont passés à l’orange (35 euros); un téléphonait au guidon (90 euros). Trois autres ont été verbalisés pour des manquements divers. La veille, une quarantaine d’infractions avaient été relevées.
Faire changer les comportements – Dans une ville embouteillée où le nombre de vélos a considérablement augmenté ces dernières années et suscité des irritations avec les automobilistes et les piétons, l’idée n’est pas de « matraquer » les gens, mais de faire changer les comportements, souligne Cédric Esson. Et il ne s’agit pas d’une opération de « communication » mais d’une politique destinée à perdurer, prévient-il.
« On constate des comportements extrêmement dangereux dans des flux de circulation assez intenses » alors que les cyclistes sont « fragiles » parce qu’ils sont moins visibles et moins protégés, dit-il. Il ajoute que « le code de la route est fait pour protéger les usagers quels qu’ils soient, pas pour s’en affranchir allègrement comme c’est le cas à Toulouse ».
L’Association vélo Toulouse regrette que la « police s’engage directement dans le champ de la répression ». Elle ne nie pas que certains cyclistes s’affranchissent des règles. Mais elle voudrait plutôt des mesures en faveur d’un « meilleur partage de l’espace public ». Elle juge que, pour améliorer la sécurité, il faudrait limiter la vitesse des voitures en ville, selon Sébastien Bosvieux, président de l’association.
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