Les organisations syndicales CGT, UNSA, FSU et Solidaires l’avaient annoncé il y a plusieurs jours. Ils appellent les agents publics à se mobiliser ce jeudi 3 avril. « Ce n’est pas un appel à la grève en tant que tel, mais à participer à une journée d’actions, de rassemblements et d’informations », précise Luc Farré (Unsa). « Des informations que nous avons à ce stade, ce mouvement particulier devrait être important dans des villes comme Strasbourg, Charleville-Mézières, l’Île de la Réunion… ».
Depuis deux jours, les collectivités avertissent par mail les parents d’élèves : les services de restauration scolaire mais aussi d’accueil du matin et du soir risquent d’être perturbés. Ils seront maintenus mais avec un encadrement assuré par du personnel administratif appelé en renfort.
Négociation salariale
La dernière réunion sur l’agenda social 2025 avec le directeur de cabinet de Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique, n’a pas convaincu les syndicats de renoncer à cette journée. En début de semaine, il leur a transmis le programme de l’année mis à jour, et toujours aussi synthétique, suite à leurs échanges. Objectifs affichés le gouvernement : « anticiper les transformations significatives des métiers et des compétences nécessaires pour répondre aux défis futurs » avec le « renforcement de l’attractivité de la fonction publique et la fidélisation de ses agents » comme « toile de fond ».
Huit thématiques étaient déjà prévues dans la première mouture de l’agenda social. Deux nouvelles ont fait leur apparition : les “enjeux démographiques de la fonction publique”, ainsi que la question de la gestion des agents contractuels, dont la place ne cesse d’augmenter dans la fonction publique.
Reste que la priorité sera de discuter de la rémunération et de la politique salariale de la fonction publique : « Après un rapide diagnostic, des pistes d’amélioration de la rémunération des fonctionnaires seront identifiées. » Dans les médias, le ministre a affirmé vouloir s’attarder sur la situation des bas salaires et a balayé l’idée de la rémunération au mérite de son prédécesseur, Stanislas Guerini.
Dans l’entourage de Laurent Marcangeli, on assure que « la porte à une négociation salariale n’a pas été fermée ». Sur son site, la CFDT rapporte les propos du directeur de cabinet et relève notamment ceci concernant « la contrainte budgétaire » du gouvernement : « Elle sera probablement aussi forte en 2026 qu’en 2025, ce qui n’empêchera pas le ministre d’aller chercher des arbitrages. »
« Économie de guerre sur le dos des agents »
Déjà pour cette année 2025, CGT, UNSA, FSU et Solidaires estiment que les agents publics sont « sacrifiés sous le joug de contraintes budgétaires qui seraient appelées par la mise en œuvre d’une possible ‘économie de guerre’ sur le dos des personnels et des usagers ».
Ils dénoncent une « année noire » à venir avec :
- « Une nouvelle dégradation de la rémunération des agents publics avec la poursuite du gel de la valeur du point d’indice après une année blanche en 2024, la reconduction du non-versement de la Gipa en 2025 comme en 2024, l’absence de refonte de la grille indiciaire, la persistance d’inégalités salariales entre les femmes et les hommes ;
-
la stigmatisation des agents malades avec la réduction de 10 % de la rémunération les trois premiers mois du congé maladie ordinaire,
-
l’injustice sociale liée aux baisses de crédits alloués au financement des politiques d’action sociale [dans la FPE]
-
le passage du départ à la retraite à 64 ans pour pouvoir bénéficier d’une pension à taux plein. »
Thèmes abordés