Entre 2021 et 2023, le nombre de télétravailleurs a fortement diminué dans les trois versants de la fonction publique, passant de 22 % en moyenne sur l’année 2021 à 16 % en 2023. C’est le principal enseignement du Point Stat de la DGAFP publié ce jeudi 13 mars, à partir des données de l’enquête Emploi en continu de l’Insee. Dans la fonction publique territoriale (FPT), la proportion de télétravailleurs s’établit à 13 % en 2023, contre de 17 % en 2021.
Cette baisse générale s’explique en grande partie par la levée des mesures de travail à distance mises en place lors de la pandémie de Covid. Malgré cela, dans le secteur privé, le pourcentage de télétravailleurs est resté quasi-stable, passant de 24 % des salariés en 2021 à 23 % en 2023.
Une pratique hétérogène
Autre enseignement de cette étude, la pratique du télétravail diffère sensiblement selon les versants. Dans la fonction publique de l’État (FPE), un agent sur quatre télétravaille, et même un sur trois parmi le personnel non-enseignant. Cette proportion est beaucoup plus faible dans les autres versants puisque seuls 13 % des agents de la FPT et 5 % des agents de la fonction publique hospitalière (FPH) pratiquaient le télétravail en 2023.
Ces différences tiennent notamment aux métiers exercés. Tous ceux qui impliquent un contact direct avec le public, comme les métiers de la santé et du social, sont peu compatibles avec le télétravail. Il en va de même pour les métiers de terrain et techniques qu’on retrouve en nombre dans la FPT.
Une possibilité à moitié utilisée
Trois agents sur dix indiquent occuper un emploi compatible avec le télétravail. Cette part est trois fois plus élevée dans la FPE (41 %) que dans la FPH (13 %). La FPT se situe entre les deux, avec un quart des agents déclarant leur poste télétravaillable. Parmi les agents dont l’emploi est jugé compatible, 54 % s’y adonnent (59 % dans la FPE, 50 % dans la FPT et 40% dans la FPH). Cette proportion monte à 69 % pour les salariés du privé.
Dans le détail, on télétravaille plus quand on habite en région parisienne (64 %), davantage quand on est cadre (64 %) que lorsqu’on est employé administratif (42 %), quand on est une femme (56 %) qu’un homme (51 %) et plus quand on a entre 30 et 39 ans (56 %) que quand on a moins de 30 ans (48 %). Il est à noter que le recours au télétravail est similaire pour les agents à temps partiel et ceux à temps complet.
Un jour par semaine
Six télétravailleurs sur dix effectuaient au maximum un jour de télétravail par semaine en 2023 dans le fonction publique, contre seulement quatre sur dix dans le secteur privé. À l’inverse, seul un agent sur dix a télétravaillé au moins trois jours par semaine, tandis que dans le privé près d’un quart des salariés sont concernés.
Le nombre de jours de télétravail pratiqué répond, dans sept cas sur dix, aux attentes des agents. Les autres ne sont pas satisfaits : parce qu’ils souhaiteraient davantage télétravailler (10 %) ou tout simplement pouvoir le faire (15 %) sachant que leur emploi est compatible. C’est particulièrement le cas des femmes et des habitants des zones rurales et de l’agglomération parisienne. À noter que 3 % des agents considèrent que leur durée de télétravail est excessive et souhaiteraient réduire la voilure.
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