Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement
Club RH

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

icon Club RH

Ce jour qui a marqué ma vie professionnelle

« Je suis la mémoire de ma commune »

Publié le 13/12/2025 • Par Nathalie Perrier • dans : Actu Emploi, France, Toute l'actu RH

viviane
V
Il y a eu ce jour, cette rencontre, cet échange ou ce projet durant leur carrière qui les a marqué à tout jamais. Cela a été pour eux la confirmation que travailler dans la fonction publique était leur vocation. Rencontre cette semaine avec Viviane, archiviste dans une petite ville de Haute-Garonne.

Ma Gazette

Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée

C’est un moment de sa carrière qu’elle n’oubliera jamais. Il y a quelques années, Viviane, archiviste dans une petite ville près de Toulouse (Haute-Garonne), est contactée par une administrée qui souhaite faire des recherches sur son grand-père. « J’ai gardé un souvenir très précis de ce moment, raconte cette professionnelle, en poste depuis 15 ans. Cette dame d’une cinquantaine d’années m’a d’abord contacté par mail en me disant qu’elle voulait faire des recherches sur son grand-père, décédé en 1944 dans des conditions un peu mystérieuses. Dans sa famille, il se disait qu’il avait été tué par des balles ennemies. Elle voulait faire la lumière sur cette histoire familiale. Il me semblait important de pouvoir échanger de vive voix avec elle, plutôt que par mail. Je lui ai proposé de venir me voir à la mairie.

Elle est donc venue un jour aux archives municipales, seule. Elle avait en sa possession uniquement un certificat administratif, c’est-à-dire un mot du maire en poste dans les années 1970 qui disait qu’il avait été « tué par des balles allemandes ». Elle connaissait aussi la date et le lieu de décès de son grand-père, mais c’est tout. Sa grand-mère, m’a-t-elle dit, ne lui en avait jamais vraiment parlé. Au début, je m’étais imaginé que cet homme, vu qu’on était en 1944, qu’il y avait de nombreux actes de résistance, qu’il avait sans doute été tué pendant des combats, mais en fait, non.

« Je suis allée un peu au-delà de ma mission »

J’ai commencé par consulter à l’État civil son acte de décès, mais le document ne donnait pas d’informations sur les circonstances de sa mort. Comme sur son acte de décès, il était mentionné son lieu de naissance en Espagne, j’ai fait quelques recherches en Espagne. Mais, je n’ai rien trouvé. J’ai alors eu l’idée de me renseigner auprès du musée de la Résistance à Toulouse où sont archivés les décès peu ordinaires. C’était la bonne piste ! Très vite, ils m’ont envoyé le rapport de gendarmerie établi le jour de sa mort. Celui-ci était très précis. Et glaçant. Cet homme n’avait pas été tué par balles, mais s’était pris un éclat d’obus alors qu’il était en train de se promener.

J’ai recontacté cette dame et je lui ai dit : « J’ai peut-être trouvé quelque chose, si vous pouvez passer en mairie ». Le rapport de gendarmerie était très cru. Je ne me voyais pas le lui envoyer par mail. La voir, lui expliquer mes démarches, le résultat de ces démarches, en tête à tête, c’était la moindre des choses à mes yeux. Le jour où elle est venue, je lui ai d’abord raconté les recherches généalogiques que j’avais faites avant de lui annoncer, le moins brutalement possible, que son grand-père avait été fauché par des éclats d’obus. Le musée de la Résistance a eu la gentillesse de lui fournir une copie de ce rapport qu’elle a pu lire.

Quand je lui ai appris ce qu’il s’était réellement passé, elle a pleuré. Mais, à la fin de l’entretien, elle m’a parue soulagée. Comme si de savoir enfin la vérité lui permettait de comprendre des non-dits. Pour moi aussi, c’était très émouvant. Elle m’a remerciée chaleureusement et, quelques temps après, elle m’a envoyé une photo de son grand-père qui date d’à peu près l’époque où il est décédé. J’étais très touchée de voir le visage de cet homme. Il y a quelques temps, elle m‘a rappelée car elle avait entrepris d’autres recherches sur sa famille. Je lui ai conseillé d’appeler les archives départementales et je lui ai donné leur contact.

Ce jour-là, quand elle m’a contacté par mail, j’aurai pu me contenter de lui envoyer l’acte de décès de son grand-père. Je n’étais pas obligée de faire ces recherches en Espagne, ni au musée de la Résistance à Toulouse. Je suis allée un peu au-delà de ma mission au quotidien, mais j’ai senti que c’était important pour cette dame. Toute seule, je crois qu’elle en serait restée là, elle n’aurait pas su à qui s’adresser. Je crois que je lui ai permis de commencer à cheminer dans son histoire familiale. C’est ce qui me plaît dans ce métier d’archiviste : le lien entre la petite et la grande histoire, entre le passé et le présent. En tant qu’archiviste, je suis la mémoire de ma commune ».

shadow
Réagir à cet article
marche online

Aujourd'hui sur le Club RH

Nos services

Prépa concours

CAP

Évènements

Gazette

Formations

Gazette

Commentaires

« Je suis la mémoire de ma commune »

Votre e-mail ne sera pas publié

Les informations à caractère personnel recueillies font l’objet d’un traitement par La Gazette des Communes du Groupe Moniteur S.A.S, RCS Créteil 403 080 823. Elles sont uniquement nécessaires à la gestion de votre commentaire à cet article et sont enregistrées dans nos fichiers. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

Club RH

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement