A quelques mois des élections municipales 2026, les cadres territoriaux ont interrogé les relations DG/élus au cours des ETS des 10 et 11 décembre. « S’il nous faut explorer les conditions de réussite de cette relation clé de l’action publique locale, c’est bien parce qu’elle a des conséquences collectives en interne à la collectivité, et in fine sur le service public local rendu », a déclaré Raphaëlle Pointereau, directrice de l’Inet, en ouverture de l’événement.
Mais que faire lorsqu’il y a conflit de valeurs ? Comment établir un lien de confiance quasiment dès les premières minutes du nouveau mandat ? Apprendre à se connaître, comprendre les rôles et limites d’exercice de chacun sont la clé pour partir du bon pied, pouvait-on entendre dans les différents espaces de discussions sur le sujet au Palais de congrès de Strasbourg.
« Thérapie préventive »
Pour être sur un pied d’égalité dès le départ, il faut partager un socle commun de connaissances à propos de l’action publique et le service publics. Ce qui n’est pas toujours un acquis, et pourtant une condition de réussite, ont pointée par de nombreux congressistes.
Le centre de gestion du Morbihan, conscient de l’enjeu, a présenté « l’Académie des Binômes », lancée en octobre dernier pour « accompagner la relation essentielle entre élu-employeur et agent » et « renforcer l’efficacité des collectivités ». Au programme :
- définir les principes clés d’une bonne collaboration : rôles, responsabilités, droits et obligations de l’agent et du maire-employeur ;
- disposer d’outils concrets pour poser les bases d’une bonne collaboration qui se pérennise dans le temps ;
- travail en groupes sur les retours d’expérience des collectivités et les points sensibles de la collaboration de ce binôme ;
- développer des échanges ouverts sur les pratiques et les besoins de chacun.
Une initiative saluée par l’assistance, qui permet de « clarifier les rôles » et sert de « thérapie préventive », explique Gaëlle Stricot Berthevas, présidente du centre de gestion, et maire de Saint Abraham.
Dans les allées du palais des congrès, la question se pose : « à quand une généralisation de ce type de démarche ? ». Les élus, de moins en moins formés par leurs partis politiques, diraient en pâtir dès leur prise de fonction et ne pas avoir le temps, ensuite, d’en suivre.
« Chaque fois que c’est possible et qu’ il y a des opportunités qui se présentent, on essaie de développer des apprentissages communs », ajoute Belkacem Mehaddi, directeur général du CNFPT, en marge des ETS.
A l’automne dernier, le CNFPT a renforcé son offre de formation pour les élections municipales 2026, en accès libre. Ce qui signifie que les élus peuvent eux aussi, s’ils le souhaitent, bénéficier des contenus. Au programme : des modules interactifs en accès libre, des webinaires en direct et en replay, des ressources documentaires en ligne et des outils d’autoformation intégrant notamment des clips.
De manière générale, « sur certaines ressources formatives comme les MOOCs ou les webinaires, on voit quand même un certain nombre d’élus qui s’inscrivent et qui les suivent. […] Il existe donc déjà des formats un peu hybrides qui s’adressent aux deux publics, il y a déjà une certaine porosité », constate-t-on au CNFPT.
La question de la formation des élus par l’établissement revient depuis une vingtaine d’année. Elle s’est encore tout récemment posée, dans le cadre des débats sur la proposition de loi sur le statut de l’élu local, adoptée le 23 octobre dernier à l’Assemblée nationale.
Le CNFPT réitère sa position : cette nouvelle mission ne pourrait se réaliser que dans le cadre d’un budget annexe et ne pourrait empiéter sur celui de la formation des agents territoriaux.
Le retour du financement de l’État sur le volet « apprentissage »
Dans le cadre du PLF pour 2026, le Sénat a adopté un amendement visant à financer à hauteur de 15 millions d’euros les contrats d’apprentissage dans la FPT. « Une telle mesure, qui permettrait de financer environ 1 600 contrats supplémentaire par cohorte d’apprentis, ne suffirait certes pas à elle seule à répondre à l’intégralité des besoins exprimés par les employeurs territoriaux, mais limiterait la diminution du nombre de contrats d’apprentissage pris en charge. », peut-on lire dans l’amendement. Le CNFPT en prend acte, tout en déplorant l’absence de financement de France compétences qui permettrait de revenir à un système de financement de l’apprentissage dans la FPT équilibré et pérenne.



