La fonction est inédite en France : le Conseil de Paris a décidé de doter la capitale d’un « Défenseur des enfants de la ville de Paris », une mission qui doit être « indépendante de l’administration et de l’exécutif parisien ».
La maire Anne Hidalgo (PS) a confié la charge à Dominique Versini, jusqu’ici son adjointe aux droits de l’enfant, qui a aussitôt remis sa démission de conseillère de Paris. La défenseure se chargera d’instruire les saisines des enfants et de leurs proches, et se dédiera à la « promotion des droits des enfants ».
La création de cette fonction s’inscrit dans un plan d’actions « contre toutes les formes de violences faites aux enfants ». La collectivité a été secouée ces derniers mois par une série d’affaires d’agressions sexuelles commises par des animateurs périscolaires en maternelles, avec quinze enquêtes ouvertes en une année. L’aide sociale à l’enfance parisienne est en outre mise en cause, après la révélation le 9 décembre de mauvais traitements par des éducateurs de l’association Jean Cotxet, tondant un enfant qui leur était confié, en guise de sanction, tout en le filmant.
Dans ce contexte de « hausse de témoignages d’enfants révélant avoir été victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles par des agents de l’administration parisienne », la nouvelle défenseure des enfants de la ville de Paris entend « aller à la rencontre des familles parisiennes concernées » dès sa prise de fonction.
Courageuse et pugnace
Dominique Versini, 71 ans, avait été défenseure des enfants à l’échelle nationale, de 2006 à 2011. Son credo, elle l’avait proclamé, non sans candeur, en titre de ses mémoires, publiés en février dernier : « J’ai rêvé d’un monde plus juste ». Elle y raconte sa vie « en première ligne dans la lutte contre l’exclusion, la misère, les injustices ». Derrière son sourire aimable et son élégance sage, l’actuelle adjointe à la maire de Paris s’y décrit révoltée, courageuse et pugnace.
Au-delà de cet autoportrait flatteur, la cofondatrice du Samu social est restée fidèle, en près de trente ans de vie publique, à cette vocation bienfaitrice. Au point de multiplier ses terres de mission.
En début de carrière, diplômée en droit des affaires et de Sciences-po, elle connaît « une vie professionnelle faite de voyages aux quatre coins du monde et de dîners de gala dans des hôtels de luxe », évoque-t-elle dans son autobiographie. « J’ai commencé par travailler dans l’industrie pharmaceutique », précise-t-elle, dans son bureau niché à l’Hôtel de Ville, et a même dirigé la communication internationale des laboratoires Servier.
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