La fin du mois de janvier apporte son lot traditionnel de complaintes à propos de la carte scolaire. C’est le moment où les Directeurs académiques des services de l’éducation nationale (Dasen) préparent la rentrée, allouent les postes en fonction des prévisions d’effectifs des élèves et font leurs premières annonces. Cette année est néanmoins particulière, alors que toutes les classes de CP en Réseaux d’éducation prioritaire renforcé ou non (Rep et Rep+) doivent être dédoublées et que les classes de CE1 de Rep et Rep+ doivent commencer à suivre le même chemin.
Les maires ruraux, qui ont le plus à craindre des fermetures de classe, redoublent de vigilance. L’Association des maires ruraux de France (AMRF) a déjà eu des remontées du terrain et ne cache pas son inquiétude qu’elle a exprimée le 23 janvier 2018 dans un communiqué.
« Il n’est pas acceptable de déshabiller Loïc pour habiller Stéphanie. Les écoles rurales ne peuvent servir de réservoirs dans lequel on puiserait sans vergogne les moyens nécessaires à une politique qui n’aurait pas assumé de se doter en conséquence des moyens nouveaux », y écrit Vanik Berberian, son président.
Des remontées du terrain
De fait, des élus du Lot, des Vosges et de la Gironde viennent d’émettre les premiers signaux d’alarme. « On ne peut pas encore parler de preuves, explique avec prudence Eric Szabo, le directeur de l’association, puisque la carte scolaire sera mise en application en septembre 2018, mais nous sommes inquiets. »
« Comment gérer au mieux la dotation en postes, attribuée par le Recteur d’académie, pour ne pas s’enliser dans un conflit avec les parents et les élus ? Tel est le rôle du DASEN qui doit résoudre l’équation de réussir une rentrée scolaire paisible malgré les éléments parfois délicats du contexte », avance l’association dans son communiqué. « C’est au DASEN de savoir où mettre le curseur, poursuit Eric Szabo. Peut-on avoir d’un côté 10 ou 15 élèves par classe et de l’autre des classes à 30 élèves et 10 à 15 km à faire en plus pour aller à l’école ? Car n’oublions pas que fermetures et regroupements de classes signifient davantage de déplacements pour des enfants de 3 à 11 ans. »
Démenti ministériel
Suite à son communiqué, le président de l’AMRF a été immédiatement reçu par le cabinet du ministre de l’Education nationale.
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