On le sait, certaines catégories de personnels sont soumises à des conditions de travail particulièrement usantes. Avez-vous des actions spécifiques en direction de ces agents ?
Nous sommes confrontés aux mêmes problématiques qu’une commune avec de nombreux personnels des lycées pour lesquels nous n’avons que peu de débouchés pour une seconde carrière, faute de postes administratifs suffisants. En mettant en place des recrutements deux fois par an, nous avons amplifié la mobilité interne. Pour les personnels d’entretien, nous travaillons sur l’ergonomie. Mais nous mettons également à contribution les usagers, en demandant par exemple aux élèves de déposer les chaises sur les tables.
Le travail en binôme permet aussi de revisiter l’organisation du travail : l’ambiance est meilleure et l’appréhension des tâches différente. Nous travaillons en plus sur les recrutements pour constituer des équipes aux profils variés.
En mettant en place des recrutements deux fois par an, nous avons amplifié la mobilité interne
Vous prônez une approche pluridisciplinaire pour prévenir l’absentéisme. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Le chantier de l’absentéisme est complexe. Il nécessite une mobilisation de tous les acteurs.
Agréger les différentes expertises permet d’agir sur les différentes difficultés pouvant générer de l’absentéisme : organisationnelles, relationnelles, techniques, gouvernance interne au service, insertion professionnelle…
Nous avons créé un poste de « délégué RH » qui est la porte d’entrée de la DRH pour les cadres mais aussi pour les agents. Il oriente vers les outils en fonction des problématiques. On retombe ensuite sur la prise en charge pluridisciplinaire. Agir sur plusieurs leviers en même temps montre qu’il y a une prise en charge.
En matière de prévention de l’absentéisme, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est la formation la plus importante. Un vecteur de partage de l’expertise, de compréhension et de planification avec des actions connues de tous et qui s’imposent à tous. Le CHSCT peut se nourrir des outils règlementaires pour faire des préconisations. Il est le lieu où on fait un retour sur les actions mises en place. Il faut le rendre vivant.
Vous insistez également sur l’articulation des politiques RH.
Effectivement, une autre action importante réside dans le décloisonnement des dispositifs RH. Pas une juxtaposition mais une articulation en cohérence. Mieux vaut peu de dispositifs qui se répondent que des initiatives qui ne se parlent pas. Le plan de prévention est le catalyseur. Il faut une interconnexion forte entre le plan de prévention, le plan de formation, les outils managériaux, la politique d’achats… Nous travaillons aussi sur la manière de capitaliser les expériences menées sur certains domaines – handicap par exemple – pour l’ensemble de la collectivité.
Il faut une interconnexion forte entre le plan de prévention, le plan de formation, les outils managériaux, la politique d’achats…
Cet article fait partie du Compte-rendu
Prévention de l’absentéisme : quelles solutions RH ?
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Sommaire du dossier
- Prévention de l’absentéisme : quelles solutions RH ?
- « Aujourd’hui, nous sommes à 3 % de maladie ordinaire » – Pierre Lesaint (Lille)
- Prévention : « Un retour sur investissement de 7 à 8 » – Guy Decloquement (CDG du Nord)
- « Les agents premiers acteurs de la prévention en apprenant de bonnes pratiques » – Thierry Legrand (Haubourdin)
- Prévention : « Le CHSCT est la formation la plus importante » – Guenael Pira (Nord-Pas-de-Calais-Picardie)
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