« Le matin, les aides-soignantes se retrouvaient à deux pour 80 résidents ! Elles laissaient les personnes âgées au lit, elles ne les levaient pas », dénonçait, cet été, Claude Gauzargues, à propos de Méduli, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) public de Castelnau-de-Médoc (Gironde), dans lequel elle représente le syndicat CGT. « C’est de la maltraitance institutionnelle due au manque de personnel, critique-t-elle. L’Ehpad était très déficitaire et le directeur intérimaire a réduit l’effectif pour faire des économies. Les soignantes pleuraient. Il y a eu des arrêts maladie. »
Au point que l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, alertée en urgence, est intervenue pour régler les problèmes financiers et organisationnels de l’établissement. Le cas n’est pas isolé. « Les professionnels manquent de temps, se concentrent sur les gestes techniques, dans des structures très médicalisées, où domine l’approche sanitaire », déplore Didier Sapy, directeur général de la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa).
Cette forme de maltraitance est encore plus banale à domicile. « Les interventions sont de plus en plus courtes, les toilettes minutées, par manque de financement de l’allocation personnalisée d’autonomie, alors que les personnes âgées sont fragiles. Et s’il y a du turnover dans le service, le personnel n’est pas assez formé, ne connaît pas ou trop peu la personne à accompagner, ses habitudes… » souligne Vincent Vincentelli, directeur des politiques publiques de l’Union ...
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