Rico Loeb
L’épisode de crue de la fin du mois de mai est le plus important qu’ait connu le nord de la Loire depuis 30 ans. L'origine de cet épisode est un niveau de précipitation exceptionnel, le plus important jamais enregistré. Pascal Yiou climatologue, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, explique pourquoi il est prématuré d’établir un lien avec le changement climatique.
Ma Gazette
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Les cumuls de précipitations constatés en mai à Orléans, Blois ou Trappes, n’ont jamais été observés depuis que les statistiques pluviométriques existent. On parle d’une durée de retour centennale. Cet événement est-il une conséquence du changement climatique ?
C’est sans doute un record de pluviométrie à l’échelle du XXe siècle sur plusieurs départements. Toutefois les données de pluviométrie de MétéoFrance remontent à la fin des années 50. Ce n’est pas suffisant pour établir dès aujourd’hui un lien entre cet événement et le changement climatique. Mais beaucoup de chercheurs travaillent pour répondre à cette question à l’heure actuelle.
De tels cumuls de pluies en mai-juin n’est-ce pas inhabituel ?
C’est assez inhabituel en effet. Un épisode comparable très pluvieux au printemps a eu lieu dans les années 70 dans le Nord de la France, mais il était moins intense. Ce genre de phénomène météorologique arrive plutôt en hiver. Il y a eu un tel épisode pluvieux en janvier 2014 qui a touché la Bretagne et la Normandie par exemple. Le Sud de l’Angleterre était sous les eaux.
Un lien a bien été établi entre cet épisode de janvier 2014 et le changement climatique ?
Absolument. Mais il a fallu presque un an de calculs et le travail de plusieurs équipes de recherche pour l’établir. Un record de pluie ne suffit pas à établir un lien avec le changement climatique. Il faut analyser la situation météorologique dans son ensemble et évaluer s’il a plus de probabilité de se produire ...