Construction

A Montpellier, une école à énergie positive trouve sa place dans un site contraint

| Mis à jour le 23/05/2016
Par • Club : Club Techni.Cités

L'école Chengdu, inaugurée en septembre 2013, doit produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Malgré la proximité d'immeubles élevés qui masqueront partiellement le soleil.

Ma Gazette

Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée

cet article fait partie du dossier

Cap sur le bâtiment à énergie positive

Est-il réaliste de vouloir construire une école à énergie positive dans un quartier dense ? La ville de Montpellier a montré que oui. Le groupe scolaire Chengdu, inauguré en septembre 2013 dans le quartier Parc-Marianne, doit produire plus d’énergie qu’il n’en consomme, alors qu’il sera bientôt surplombé par deux immeubles de huit et douze étages. «Nous avons d’abord fait modéliser un bâtiment fictif, dans son contexte urbain, puis nous avons fait tourner ce modèle sur un logiciel de simulation thermique dynamique, explique Mohamed Bensakel, chargé d’opération. L’exercice a montré que la présence des bâtiments voisins doublerait les besoins en chauffage et réduirait de 8 % la production photovoltaïque, mais que l’objectif Bepos (1) était accessible. »

Recours aux automatismes –  A l’objectif de performance énergétique s’ajoutait une contrainte de temps : l’école a dû être construite en dix mois. Cette double exigence a conduit la ville à passer un marché de conception-réalisation, confié à GFC Construction et à l’agence Coste Architectures. « Nous avons d’abord cherché à faire un bâtiment bioclimatique, indique André Ariotti, architecte. Nous l’avons fermé au nord et ouvert au sud pour profiter des apports solaires en hiver. L’été, la façade sud est protégée par un grand débord et par une deuxième peau faite de stores orientables et coulissants asservis à la course du soleil. »

La performance énergétique est obtenue également par un recours poussé aux automatismes. La ventilation, le chauffage, l’éclairage et l’ouverture des stores sont commandés par une série de capteurs (température, présence, CO2, position des fenêtres, vent, luminosité). « Chacune de ces fonctions existe, mais leur combinaison est innovante, précise Michel Irigoin, directeur de l’énergie et des moyens à la mairie. L’objectif est d’utiliser juste l’énergie qu’il faut là où il faut. »

Enfin, une vigilance particulière a été apportée à la qualité de l’exécution, signale Mohamed Bensakel. Pour obtenir les résultats visés, la ville a imposé à l’entreprise titulaire du marché plusieurs objectifs de performance, assortis de pénalités. Cinq indicateurs ont été retenus : le bilan énergétique global (Bepos +20 %), les besoins en chauffage (réglementation thermique 2012 – 20 %), l’étanchéité à l’air (0,8 m3/h.m2), le confort d’été (moins de 40 heures par an à 28°C) et le niveau d’éclairement naturel (75 % du temps scolaire). La ville s’est en outre entourée de deux assistants à maîtrise d’ouvrage, Izuba Energies et Enexco. L’un a été chargé de définir les indicateurs de performance, l’autre de veiller à la qualité d’étanchéité à l’air du bâtiment tout au long du chantier.

Un projet « écocité » – La ville elle-même a suivi les travaux de près. « Il y a eu un dialogue constant avec le service énergie, témoigne Marie Dessandre, responsable du projet pour GFC. La conception s’est poursuivie en cours de chantier. » Les services techniques ont également eu le souci de faire entendre la voix du futur exploitant. « Les techniciens qui seront chargés de faire vivre le bâtiment ont été associés au projet dès l’origine », souligne Michel Irigoin.

Le caractère innovant du projet lui a valu d’être lauréat de l’appel à projets « écocité », lancé par le ministère de l’Ecologie.

 

Une grande soeur à Chengdu

La dernière née des écoles montpelliéraines aura sa soeur à Chengdu, ville chinoise jumelée avec Montpellier. Découvrant le projet lors d’une visite à Montpellier, en mai 2012, le maire de Chengdu a demandé à l’architecte André Ariotti (Coste Architectures) de venir construire la même école dans sa ville. La même, mais en six fois plus grand : l’école Montpellier de Chengdu totalisera 20 000 m2 de plancher et accueillera 1 800 élèves. « Elle aura la même image que celle de Montpellier, explique André Ariotti. Mais le bâtiment ne sera pas à énergie positive. La consommation énergétique restera toutefois limitée : les écoles chinoises ne sont pas chauffées. » Le chantier a démarré en octobre 2013.

Références

Opérateur

Montpellier (Hérault), 257 400 hab.

Coût

 9,4 M€ TTC (dont 1,3 M€ financé par l'Etat au titre de l'appel à projets « écocité »).

Performance énergétique

Production photovoltaïque : 172 MWhep / an. Consommation (tous usages) : 142 MWhep / an.

Contact

 Michel Irigoin, directeur de l'énergie et des moyens, tél. : 04.67.34.70.02.

Dossier
Commentaires

0  |  réagir

Ajouter un commentaire

Ce champ est obligatoire

Ce champ est obligatoire

Ce champ est obligatoire

Conformément à la loi "Informatique et libertés" du 6 janvier 1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier ou vous opposer à leur traitement et à leur transmission éventuelle à des tiers en écrivant à : Groupe Moniteur - Antony Parc 2, 10 place du Général de Gaulle, La Croix de Berny – BP 20156, 92 186 Antony Cedex ou en cliquant ici.

L'actu Technique

  • Pollution aux PFAS : les collectivités refusent de porter le chapeau

    Alors que se profile, au 1er janvier prochain, la nouvelle réglementation concernant les PFAS dans l’eau potable, le 24ᵉ colloque de l’Observatoire de la SMACL portait justement sur l’eau, et en particulier sur ses pollutions. Malandry, Lunel et la métropole ...

  • Comment la Région Sud réduit les déchets plastiques

    Chaque année, 600 000 tonnes de déchets plastiques sont déversées en Méditerranée, d’après l’Ademe. La Région Sud, à travers son agence régionale de la biodiversité et de l’environnement, mobilise les acteurs pour enrayer le phénomène. ...

  • La géophysique héliportée à la recherche des nappes des Pyrénées

    Le conseil départemental de la Haute-Garonne a confié au BRGM une étude de 4 ans pour mieux caractériser les potentialités en eau de l’aquifère fluvio-glaciaire des Pyrénées. En 2025, la baguette de sourcier a été remplacée par une campagne de géophysique ...

  • Tout comprendre sur l’évolution des cahiers des charges de lotissement

    Document à la croisée du droit public et du droit privé, le cahier des charges de lotissement génère fréquemment des interrogations pour les communes. Dans cette analyse, Florestan Arnaud, avocat associé au sein du cabinet Carnot avocats, fait le point sur ...

Offre découverte 15 jours gratuits !

dernières offres d’emploi

Formations

Evènements

services

Thèmes abordés

Prochain Webinaire

Défi démographique : la fonction publique face au vieillissement des agents

de La Gazette des Communes avec la MNT

--
jours
--
heures
--
minutes

menu menu

Club Techni.Cités : l'information pour les techniciens de la FP