Fotolia
Le Commissariat général au développement durable a rendu, mardi 5 avril, à Ségolène Royal, un rapport d’experts qualifiant notamment le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes de « surdimensionné ». En réponse, la ministre a annoncé officiellement que le référendum de consultation se tiendra le 26 juin. Décryptage d’un nouveau couac gouvernemental qui fait bondir les opposants.
Ma Gazette
Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée
Surdimensionné. Tel est le qualificatif attribué au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par trois experts des Ponts, Eaux et Forêts du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) qui ont rendu, mardi 5 avril, un rapport à la ministre de l’écologie, Ségolène Royal.
Missionnés en janvier, le CGEDD a ici rendu une analyse critique du projet gouvernemental. Car si la lettre de mission signée par Ségolène Royal insistait en janvier sur la mise en perspective des avantages et des inconvénients du projet que devait revêtir le futur rapport, ce dernier semble davantage privilégier l’agrandissement et la rénovation des installations existantes notamment en modernisant l’actuel aéroport Nantes Atlantique.
Réactions en cascade
Suite aux conclusions de ce rendu, les réactions des opposants au projet d’aéroport de NDDL ne se sont pas fait attendre. Ainsi, France Nature Environnement se réjouit que « ces conclusions sèment le doute sur les justifications « officielles » ayant conduit à ce projet et à la déclaration d’utilité publique ». Selon leur président, Denez L’Hostis, « le rapport du CGEDD estimant que le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est surdimensionné doit enfin clore une séquence qui n’a que trop duré. Il est temps pour le gouvernement de mettre fin à ce projet qui n’a pas de sens. »
Pour la Fondation Nicolas Hulot, ce rapport permet deux conclusions : d’une part, l’abandon définitif du projet existant car qualifié de surdimensionné, d’autre part, « l’inanité d’une consultation locale telle que le gouvernement la prévoit est prouvée ». La fondation s’interroge en effet sur « le sens qu’aurait une consultation qui propose de se prononcer par oui ou par non sur un projet irréaliste ? ». Enfin, pour la Fondation Nicolas Hulot, « cette étude doit permettre de remettre le dialogue environnemental sur de bons rails, en motivant l’abandon du projet d’aéroport initial, la publication d’expertises complémentaires concernant les alternatives proposées et le retrait d’un projet d’ordonnance néfaste ».
Réponse gouvernementale à contre-courant
Or, peu de temps après, la ministre de l’écologie, a annoncé sur France Info, que la consultation locale sur la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes serait bien maintenue et organisée le 26 juin.
Même son de cloche du côté de Matignon qui, dans un communiqué de presse, précise que le rapport « valide la pertinence du transfert de l’aéroport de Nantes sur le site de Notre-Dame des Landes » et que l’hypothèse d’un agrandissement de l’aéroport actuel « aurait pour effet d’aggraver les nuisances sonores subies par les habitants de la Métropole de Nantes et aurait un fort impact sur l’environnement ». Une analyse qui permet au Premier minsitre d’annoncer également la tenue d’un référendum en juin, ce rapport constituant « une contribution utile pour éclairer les citoyens qui seront appelés à se prononcer pour ou contre ce projet ».