Energie

Economies d’énergie : sobriété à tous les étages

| Mis à jour le 06/11/2024
Par • Club : Club Techni.Cités

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« Chaque geste compte » : pour la troisième année l’Etat lance une campagne de communication grand public pour encourager les économies d’énergie cet hiver… alors que les budgets alloués à la rénovation énergétique, au Fonds vert et à l’Ademe sont en baisse.

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L’heure est à la sobriété à tous les étages. Pour la sobriété choisie, le ministère de la Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques relance pour la troisième année consécutive la campagne « Chaque geste compte » afin d’ancrer les écogestes dans le quotidien de la population, en rappelant l’objectif de réduire la consommation d’énergie de 40% d’ici à 2050. « La sobriété est l’un des quatre piliers fondamentaux de la transition écologique, avec les énergies renouvelables, le nucléaire et l’efficacité énergétique, a affirmé la ministre Agnès Pannier-Runacher. Cela implique une mobilisation toujours très forte des acteurs, et en premier lieu de l’État. Les résultats sont là : dès l’hiver 2022-2023, la consommation énergétique de l’Etat a baissé de 7 % pour l’électricité et de 11 % pour le gaz. »

Des écogestes connus

La campagne plurimédia qui durera jusqu’à fin février 2025 met en avant des gestes déjà bien connus : régler le chauffage à 19°C maximum, le chauffe-eau à 55°C, prendre des douches plus courtes, éteindre les appareils en veille, décaler l’utilisation des appareils en heures creuses, installer un thermostat programmable, privilégier le covoiturage et lever le pied en conduisant. De nombreux foyers ont déjà intégré ces écogestes et le ministère se félicite des baisses de consommation par rapport à l’hiver 2018-2019 : – 12,2% en 2022-23 et -12,7% en 2023-24. Le ton humoristique employé dans les publicités vise à toucher les publics pas encore forcément convertis : les jeunes et les seniors.

Sobriété choisie ou subie

Pourtant de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer cette politique des « petits gestes ». « Les écogestes répondent à un concept créé par les entreprises pétrolières dans les années 2000-2010 pour invisibiliser les structures économiques, sociales et matérielles du désastre climatique, assène Clément Sénéchal, auteur de « Pourquoi l’écologie perd toujours ». On a demandé aux gens de faire des efforts au niveau individuel, d’adapter leurs modes de vie, d’écologiser leurs pratiques… Mais cela crée une forme de violence symbolique sur les classes populaires chez qui la sobriété n’est pas choisie mais subie. »

La responsable technique de l’association Effinergie Aurélie Sage juge quant à elle « la campagne de pub cohérente car il y a surement des bons gestes à rappeler comme ne pas surchauffer les logements, mais ce n’est qu’une toute petite partie… » Elle s’inquiète de la non-adéquation entre « ce qui serait nécessaire de faire, les engagements à tenir, les ambitions fortes sur la réhabilitation des bâtiments notamment, et les budgets. »

Rabot sur le Fonds vert, saignée de l’Ademe

Les dernières annonces du gouvernement semblent en effet vouloir imposer la sobriété… aux mesures de soutien à la transition énergétique. « Rabot sur le fonds vert, sur la rénovation, sur les véhicules électriques… Saignée dans le budget de l’Ademe. Et même l’électricité, pourtant pilier de la décarbonation, va être surtaxé », s’est ému le sénateur écologiste Thomas Dossus à l’occasion de l’audition des ministres de l’Economie, du Budget et des Comptes publics le 11 octobre. Dans le projet de loi de finances (PLF), le budget de la mission Ecologie augmente de 2,8 milliards d’euros pour 2025, bien en deçà « des investissements annuels estimés à 110 milliards d’euros en 2030 » nécessaires pour une transition écologique « rapide et profonde », selon un rapport de la direction générale du Trésor de décembre 2023. Plusieurs dispositifs importants voient leur enveloppe baisser. MaPrimeRénov perd un milliard d’euros après avoir déjà connu une diminution d’un milliard en 2024. Le Fonds vert, qui finance la transition écologique dans les collectivités, voit son budget amputé de 60%, passant de 2,5 à un milliard d’euros, au grand dam des associations d’élus. Enfin une réduction de 35% du budget de l’Ademe, qui soutient les projets des collectivités locales dans la transition écologique.

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