Dans une étude sur les résidents des Ehpad, publiée en mai dernier, la Drees a fait le point sur la situation des « jeunes seniors » des Ehpad avant la crise sanitaire, ces résidents de moins de 75 ans.
Pour rappel, les Ehpad sont accessibles aux personnes âgées dès 60 ans. Des entrées en établissement sont possibles à un âge inférieur, sur dérogation, mais restent rares. Seulement 3 % des résidents sont entrés avant 60 ans et l’âge moyen des résidents augmente régulièrement et s’établit, en 2019, à 86 ans.
Une répartition à géographie variable
Fin 2019, 11% des résidents des Ehpad ont moins de 75 ans, soit 67 000 personnes, dont 14 000 moins de 65 ans. « Plus ils sont jeunes, plus leurs profils diffèrent de leurs aînés : il y a davantage d’hommes, avec moins de ressources, une surreprésentation de difficultés psychiques et peu de maladies dégénératives », souligne le document.
Mais comment sont-ils répartis entre les départements ? La proportion de « jeunes » résidents en Ehpad varie en effet selon la localisation des établissements.
Le taux de jeunes seniors est plus élevé en outre-mer, où au moins un résident sur cinq a moins de 75 ans. Dans les Yvelines, le taux est le plus bas, avec seulement 7,30% de jeunes seniors en Ehpad.
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Comment expliquer ces différences ? Par « le reflet de compositions différentes des territoires, en termes d’implantation des établissements, de niveau de richesse, d’offre de prise en charge. » Et, « les Ehpad installés dans les communes les plus défavorisées socialement (dont le revenu médian des habitants est faible) ont davantage de jeunes résidents en Ehpad, ce pour chaque catégorie d’Ehpad ».
Plus d’hommes parmi les jeunes seniors
Contrairement aux plus âgées, les plus jeunes résidents des Ehpad sont majoritairement des hommes.En effet, la proportion d’hommes diminue nettement avec l’âge. Selon la Drees, ils constituent 57 % des résidents de moins de 65 ans, contre 47 % des 70-74 ans et 23 % des 75 ans ou plus.
«Cette forte présence masculine chez les plus jeunes est également observée dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) et dans les unités de soins de longue durée (USLD)», ajoute l’étude.
Plus jeunes, plus dépendants…
Autre caractéristique majeure, « ils sont également moins souvent en dépendance sévère ». Parmi les jeunes seniors, 44 % sont en GIR 1 ou 2, contre 54 % pour les 75 ans ou plus. « Les écarts sont encore plus marqués chez les plus jeunes : 39 % des moins de 65 ans sont considérés comme sévèrement dépendants », précise la Drees.
… mais plus précaires économiquement
Les jeunes résidents se trouvent en moyenne dans des situations économiques bien plus précaires que les personnes ayant intégré les Ehpad à un âge plus avancé. « La moitié des résidents de moins
de 65 ans bénéficient d’aides au logement, contre un tiers des 70 à 74 ans et un quart des résidents de 75 ans ou plus », chiffre le document.
Le bénéfice de l’aide sociale à l’hébergement (ASH) est encore plus prononcé en fonction de l’âge. Environ deux tiers des résidents de moins de 65 ans reçoivent cette aide, car « ils ne sont pas en mesure de financer les frais de l’établissement », contre la moitié des résidents de 70 à 74 ans et seulement un sixième des résidents de 75 ans ou plus.
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