« Sans suivi, le RSA est une trappe à précarité », expliquait Olivier Dussopt, ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion, lors d’un entretien à « La Gazette » en juillet dernier. Ce manque d’accompagnement des bénéficiaires a déjà été pointé du doigt par la Cour des comptes. Ainsi, le locataire du ministère veut y remédier par le biais de son projet de loi « plein emploi ».
Pour rappel, les personnes recevant le RSA sont tenues aux « droits et aux devoirs du bénéficiaire du RSA ». Elles doivent rechercher un emploi ou entreprendre les actions nécessaires à une meilleure insertion sociale ou professionnelle. En retour, et selon la loi actuelle, elles doivent être orientées vers un organisme chargé de l’accompagner en vue d’une meilleure insertion sociale ou professionnelle. Mais qu’en est-il vraiment ?
L’âge et l’ancienneté, deux variables majeures
Fin 2021, en moyenne, 84 jours (soit presque trois mois) se sont écoulés entre la date d’entrée dans le RSA et celle de la première orientation par le service d’accompagnement. Cette durée, calculée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), est la plus courte enregistrée depuis 2017. En 2020, il fallait en moyenne 96 jours entre ces deux étapes.
Au niveau national, 86 % des bénéficiaires du RSA soumis aux droits et aux devoirs sont orientés vers un parcours d’insertion. Un pourcentage en hausse 3 points comparé à l’année antérieure. Dans le détail, deux caractéristiques émergent : plus le bénéficiaire est jeune et nouvellement dans le dispositif, moins il est orienté.
Seul 80 % des jeunes de moins de 25 ans sont orientés vers un parcours d’insertion, alors que ce taux s’élève à 88 % pour les plus de 60 ans. De la même manière, 60 % des néo-bénéficiaires (- de six mois de RSA) sont orientés, alors que ce taux s’élève à 92 % pour les plus ancrés dans ce système (cinq ans ou plus).
Des disparités territoriales
D’un point de vue territorial, des divergences existent. La part des personnes orientées parmi celles soumises aux droits et aux devoirs est supérieure ou égale à 80 % pour les trois-quarts des collectivités (78 départements). Selon l’étude de la Drees, la totalité – ou la quasi-totalité – des bénéficiaires du RSA sont orientés dans un parcours d’insertion à Paris, dans l’Aude, le Gers ou la Haute-Savoie.
Comparé à 2020, ce taux d’orientation diminue dans 19 territoires. Avec 14 points en moins, passant de 75 à 61 % d’orientés, l’Allier est le département où la baisse enregistrée est la plus forte.
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