Irstea
La gestion quantitative de l’eau reste un sujet délicat en France. En particulier lorsqu’on parle d’irrigation agricole. Pour juger de l’impact cumulé des retenues d’eau sur le milieu aquatique, une expertise scientifique est en cours. Les premiers résultats sont présentés ce jeudi 19 mai. En arrière plan, se pose aussi la question de leur financement par les collectivités et de l’adaptation des pratiques agricoles.
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L’ombre du décès tragique de Rémi Fraisse, lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens dans le Tarn en octobre 2014, plane toujours au-dessus des projets de stockage d’eau. Les tensions avec le monde agricole restent très palpables. Difficile d’avoir des informations dans ce contexte, nos interlocuteurs sont sur la défensive.
Mais tous sont d’accord sur un point : l’expertise scientifique collective (Esco) sur l’impact cumulé des retenues d’eau est très attendue. Coordonnée par Irstea, avec l’appui de l’Onema et de l’Inra, les résultats sont présentés le 19 mai à Paris.
Toujours de nouvelles demandes
L’objectif de ces retenues est de stocker l’eau en hiver, quand elle est abondante, pour pouvoir l’utiliser l’été en période de sécheresse. Pourtant, force est de constater, que la construction de ces retenues (ni celle de barrages plus conséquents) n’a pas permis de résoudre les problèmes d’étiage. Aujourd’hui, ces créations soulèvent de nombreuses questions, en particulier dans les zones très équipées où les ressources en eau sont déjà très mobilisées.
Les études environnementales doivent pouvoir évaluer les impacts cumulés avant d’autoriser de nouvelles retenues. Or, ces effets sont difficiles à appréhender.
Les bureaux d’études, comme les services de l’Etat, manquent d’outils méthodologiques pour instruire les demandes qui continuent à affluer : en Lot-et-Garonne par exemple on en compte 216 depuis 2011. Sur ce ...
Créer une retenue collinaire peut se concevoir avec une précaution élémentaire :l’aménager ,non pas sur le cours d’eau mais sur une dérivation.
Mais cette simple mesure semble difficile à faire admettre par le monde agricole .