En 2019, près d’une commune sous-dotée en médecins généralistes sur dix se trouve en milieu urbain, selon les données de la DREES. Une tendance revue à la hausse depuis 2015.
Pour rappel, une commune est considérée sous-dotées en médecins généralistes quand son indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an(1).
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En 2015 et 2016, les communes urbaines ont représenté 6% des municipalités sous-dotées en médecins généralistes. Depuis, elles ont pris de plus en plus de place parmi les déserts médicaux. Un constat devenu sans appel en 2019.
Si, cette année-là, le milieu rural reste grandement majoritaire (90,55%), le milieu urbain n’a jamais était aussi présent. Entre 2018 et 2019, les communes urbaines sont même passées du simple au double : 674 en 2018, pour un an plus tard, se retrouver 1349.
Parmi elles, trois communes urbaines n’ont plus de médecin sur leur territoire (le nombre de visite par habitant est égal à 0) : Castellar (Alpes-Maritimes), Gorbio (Alpes-Maritimes) et Taglio-Isolaccio (Haute-Corse).
Comment expliquer un tel déménagement territorial ? Lors d’un webinaire organisé par la Gazette sur la question, André Accary, président du conseil départemental de Saône-et-Loire, prône l’inégalité des infrastructures. Il se désole de n’avoir aucune faculté de médecine sur son territoire. « Les jeunes médecins vont faire leurs cursus et leurs stages dans l’environnement du CHU et donc nous n’avons aucune chance de récupérer des futurs professionnels de la santé », argumente celui qui compte 296 communes rurales et 28 communes urbaines concernées dans son département.
Seule municipalité en milieu urbain concernée de plus de 100 000 habitants, Argenteuil a vu son indicateur d’accessibilité potentielle localisée diminuer. En 2015, la commune était déjà sous-dotée, avec 2,14 rendez-vous par an. Ce désert médical s’est étendue au fil des années pour atteindre difficilement 1,74 consultations.
Face à ce défi, la ville se devait de convaincre des praticiens à s’installer. Argenteuil décide alors de mettre la main à la poche. La ville a mis en place une bourse communale à destination des jeunes médecins généralistes. Contre 12.000 euros par an pendant leur internat, les futurs praticiens doivent s’engager à exercer cinq ans sur le territoire.
D’autres ont opté pour la plateforme « Comm’une opportunité » qui vise à mettre en relation des territoires qui cherchent des professionnels de santé, mais aussi des porteurs de projets commerciaux pour maintenir ou développer leur attractivité.
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Notes
Note 01 Construit par la DREES, il estime le nombre de visites à un médecin généraliste accessible en une année aux habitants d'une commune. L'indicateur est calculé grâce à plusieurs données dont la densité de population, la distance séparant le praticien et le patient, le nombre de médecins sur le territoire et le taux de fréquentation de leur cabinet observé dans les bases de l'assurance-maladie. Retour au texte