Neuf mois après la fin des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024, le Gouvernement remet en cause ses engagements en matière de politique sportive. Les coupes claires dans l’exécution du budget sport 2025 ainsi que la proposition de budget rectificatif de l’Agence nationale du Sport soulèvent de vives inquiétudes des acteurs du sport.
Des financements mis en péril
Convaincues que le sport est un formidable vecteur de cohésion sociale, une source de bien-être et de santé, un levier d’insertion et de dépassement de soi, les collectivités plaident pour que ne soit pas oblitérée la dynamique engagée dans le contexte des Jeux de Paris 2024 et que ne soient pas mis en péril les financements en faveur de la pratique sportive.
Fières de jouer un rôle majeur dans l’économie du sport en consacrant chaque année environ 12,5 milliards d’euros dans le financement du sport (étude BPCE), les collectivités souhaitent maintenir le sport comme une priorité stratégique, fidèles à l’engagement qu’elles ont pris auprès du mouvement sportif et en dépit des contraintes budgétaires imposées. Elles ne peuvent affronter seules le mur d’investissements nécessaires au développement de la pratique partout, et pour toutes et tous. Si l’État confirmait son retrait, il devrait donc en assumer seul les conséquences, tant en matière d’impact sur les politiques publiques que sur la cohésion nationale car les collectivités atteignent une limite et ne pourront pas indéfiniment faire plus avec moins.
Considérant que tous les champions sportifs ont démarré leur carrière dans un club sportif amateur et dans un équipement de proximité et que les réussites des athlètes français alimentent l’afflux des licenciés vers les clubs de sport, nous sommes attachés aux fondements de l’Agence nationale du sport, construite sur les deux piliers de la politique sportive que sont le sport pour tous et le haut niveau. Il est indispensable que l’Agence soit pourvue des moyens financiers suffisants pour porter les ambitions de la France.
Les associations de collectivités que nous représentons tiennent à saluer l’engagement des collectivités ultramarines, terres de champions, et rappellent le besoin de bien prendre en compte les spécificités des outremers.
Afin d’assurer la continuité et la garantie des financements nécessaires pour le développement des pratiques sportives et des équipements sportifs, nous rappelons notre demande d’un déplafonnement des taxes affectées au financement de l’Agence nationale du Sport.
Pour une pluriannualité des financements
Face aux enjeux de construction et de rénovation d’un certain nombre d’équipements sportifs, et afin de sécuriser leurs investissements, les associations de collectivités territoriales plaident pour une pluriannualité des crédits budgétaires de l’Etat octroyés à l’Agence nationale du Sport, hors crédits exceptionnels, comme cela est prévu dans la loi du 1er août 2019.
L’Agence, grâce à la gouvernance partagée qu’elle a initiée, parvient à mettre autour de la table l’ensemble des acteurs du sport, dont le monde économique, et pourrait être un outil efficace pour davantage mobiliser les financements privés dans le contexte de réduction nécessaire de la dépense publique. Les impacts sociaux et sociétaux du sport ne sont plus à démontrer et que chaque euro investi dans le sport génère une économie directe ou indirecte des dépenses publiques d’au moins 13 euros (Etude de l’Observatoire des Métiers du Sport de janvier 2025).
Les associations de collectivités territoriales membres de l’Agence nationale du sport appellent le gouvernement à trouver des solutions de financements permettant d’assurer la pérennité du modèle sportif français et garantir un héritage concret des Jeux de Paris.
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