Lors des deuxièmes rencontres de l’éducation populaire qui se sont tenues à Poitiers du 30 mai au 1er juin 2024, il était question de liens entre sport et éducation populaire. L’occasion pour l’Anestaps d’animer un atelier sur l’accessibilité du sport. Au programme : des débats autour des enjeux et des limites du sport et la présentation des « Friperies Sport Planète », outil facilitant, entre autres, l’accès des jeunes à la pratique sportive.
« Friperies Sport Planète »
Parmi les actions de l’association, la création et la gestion de « Friperies Sport Planète » par des étudiants bénévoles. « C’est un espace d’échanges et de partage », explique Clémence Carfantan, en charge de l’urgence écologique et des « Friperies Sport Planète » à l’Anestaps. Parmi les services offerts par ces friperies, la distribution d’articles de sport et handisports à moindre coût, la location et un système de réparation de matériel, de l’information sur les pratiques sportives du territoire. La cible première : les étudiants. « Nous stockons le matériel et accueillons les étudiants dans un container installé devant la faculté des sciences du sport », informe Cylia Robin, étudiante et chargée de la friperie à Poitiers.
Du lien entre les acteurs
« Nous sommes en lien avec, entre autres, le comité départemental olympique et sportif pour récupérer des dons, relate Cylia Robin. Nous travaillons aussi avec les clubs, lesquels disposent de bacs de collecte pour donner une seconde vie au textile et à du matériel. » À Nantes, l’association SupporTerre a créé la recyclerie du sport, l’occasion pour l’association locale des étudiants en Staps de renvoyer les jeunes vers ce service. Selon Clémence Carfantan, « à l’ouverture d’une friperie, on regarde ce qui existe déjà sur le territoire. Nous étudions les besoins des étudiants car les universités peuvent être éloignées du centre et certains jeunes, qui vivent parfois dans la précarité, restent dans leur écosystème ». Elle poursuit : « Une fois que le projet a muri, chaque association locale rencontre les élus du territoire pour leur présenter le projet, échanger sur un potentiel travail en commun, chercher de nouvelles relations. »
Freins à la pratique encore d’actualité
« Les étudiants veulent pratiquer mais ils n’ont pas le temps », fait savoir Charlotte Schwartz, chargée de mission sur la lutte contre les discriminations à l’Anestaps. « C’est parfois difficile pour un jeune de changer de quartier pour aller pratiquer », remarque Chantal Nocquet, conseillère municipale déléguée zéro déchet à la ville de Poitiers. « Pour un étudiant en faculté des sciences du sport, ce n’est pas évident d’acheter tous les matériels demandés – un kimono, des chaussures à pointes -, qui parfois ne vont servir que trois mois », renchérit Yanis Duplantier, vice-président de l’Anestaps en charge de la formation et du développement du réseau. Les étudiants sont-ils formés pour rendre le sport plus accessible et moins polluant ? « Dans nos formations, nous avons très peu de cours voire aucun sur comment allier sport et environnement, organiser une manifestation écoresponsable, etc. Ça manque », convient Clémence Carfantan. Elle garde l’espoir de voir l’écologie abordée dans les programmes des facultés des Staps.
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