[Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) 44 800 hab.] Entre la ville royale et les équipes britanniques, l’histoire qui s’écrit depuis 2020 n’arrivera pas à son dernier chapitre avec la fermeture des Jeux. Saint-Germain-en-Laye entend bien continuer d’être identifiée comme un centre d’entraînement par les sportifs d’outre-Manche après Paris 2024. C’est dans cette perspective que des camps de paratennis ou d’athlétisme se sont déroulés lors des deux derniers étés. « Au-delà de la qualité de nos installations sportives et de notre proximité avec les sites de la compétition, le caractère international de ces événements nous a permis d’emporter la décision de la délégation britannique de choisir notre ville », assure le maire Arnaud Péricard.
Car c’est dans cet esprit que la Team Great Britain a recherché les territoires aptes à accueillir ses sportifs dans leurs disciplines : à Reims (179 400 hab., Marne) la natation, la boxe, le tennis de table, la gymnastique artistique ou le trampoline ; à Clichy (67 200 hab., Hauts-de-Seine), l’entraînement des derniers jours ; à Saint-Germain-en-Laye, l’athlétisme et 85 % de la délégation.
Héritage matériel
En parallèle des quelque 370 à 400 sportifs et membres du staff qui se succéderont entre le 7 juillet et le 11 septembre à Saint-Germain, les Britanniques laisseront un investissement. Pour la réfection de la piste d’athlétisme Roger-Gicquel de huit couloirs (déjà prévue au budget), « ils sont intervenus en tant qu’experts, pour qu’on puisse organiser des compétitions », relate Paul Bouteiller, chargé de mission « Jeux olympiques et paralympiques » à la ville.
La Team GB va également financer les starting-blocks « qui participeront au redémarrage du club d’athlétisme ». Des tapis de protection, d’un montant de 60 000 euros, apportés d’outre-Manche pour le centre d’entraînement, resteront aussi sur place. Une dotation supplémentaire de matériel (tapis de course, de yoga, poids, barres, etc.) est en cours de négociation.
Saint-Germain veut aussi maintenir le lien avec les 80 bénévoles impliqués jusqu’à la fin de l’été, « pour les emmener vers d’autres événements de la ville », poursuit Paul Bouteiller, qui entend également profiter du coup de projecteur fait sur la ville par une matinale de la BBC pour inciter les habitants à faire vivre la relation dans le temps.
A Reims, les agrès de gymnastique renouvelés par la Team GB seront utilisés par les clubs dès la rentrée. Ici aussi, la relation doit vivre sur le long terme et « nous voulons associer les Britanniques à nos grands événements sportifs. C’est une belle aventure sur laquelle on veut un héritage », affirme le cabinet du maire Arnaud Robinet.
Atout paralympique
Si la cité marnaise n’accueillera que les sportifs valides (140 personnes, staff compris), son homologue yvelinoise investira en revanche « autant pour les handisportifs. En leur donnant les mêmes conditions, on espère éveiller au sport para, faire de Saint-Germain une ville encore plus sportive et favoriser l’accueil d’athlètes porteurs de handicap ou la création de sections ».
Une démarche forte pour la ville qui voit l’un des siens, le nageur malvoyant Alex Portal, 21 ans, une nouvelle fois sélectionné pour les Jeux. Sami El Gueddari, manageur de la performance sportive fédérale à la Fédération française handisport (FFH) et ancien nageur paralympique, applaudit la démarche yvelinoise : « C’est tout l’enjeu de ces JO. Susciter l’ouverture de clubs ou de créneaux, décloisonner et faire prendre conscience que le parasport est un sport de compétition à part entière. Il y a un avant et il y aura un après, aussi de ce point de vue, concernant l’organisation des Jeux dans les territoires. »